Harry
se réveilla à 5h30 le lendemain matin, aussi brusquement que
si quelqu'un lui avait hurlé dans l'oreille. Pendant quelques
instants, il resta étendu pendant que la perspective de
l'audition disciplinaire remplisse chaque cellule de son cerveau.
Là, incapable d'en supporter davantage, il sauta de son lit et
enfila ses lunettes. Mme Weasley avait étendu son jean et son
t-shirt fraîchement nettoyés au pied de son lit. Il les enfila.
Le l'image invisible sur le mur ricana.
Ron était étendu sur le dos, sa bouche grand ouverte,
totalement endormi. Il ne remua pas quand Harry traversa la pièce,
sortit sur le palier et ferma doucement la porte derrière lui.
Essayant de ne pas penser à la prochaine fois où il verrait
Ron, quand il ne serait probablement plus étudiant à Poudlard...
Harry descendit les escaliers, passant devant les portraits des
ancêtres Kreacher, jusqu'à la cuisine.
Il avait espéré qu'elle soit vide mais quand il atteignit le
porte, il entendit le doux roulement des voix de l'autre côté.
Il l'ouvrit et vit M. et Mme Weasley, Sirius, Lupin et Tonks
assis là comme s'ils attendaient son arrivée. Ils étaient
tous complètement habillés à l'exception de Mme Weasley qui
portait une robe mauve en tricot. Elle sauta sur ses pieds à
l'instant où il poussa la porte.
- Petit Déjeuner, dit-elle en sortant sa baguette magique et en
la pointant vers le feu.
- B – b – bonjour, Harry, dit Tonks en baillant. Ses cheveux
étaient blonds et ondulés ce matin. Bien dormi ?
- Oui, dit Harry.
- J'ai é – é - été debout toute le nuit, dit-elle dans un
autre bâillement. Viens t'asseoir.
Elle approcha une chaise en heurtant celle d'à côté dans le
mouvement.
- Que veux-tu Harry ? demanda Mme Weasley. Du porridge ? Des
muffins ? Du saumon ? Des œufs et du bacon ? Des toasts ?
- Juste – juste des toasts, merci, répondit Harry.
Lupin jeta un coup d'œil à Harry et dit à Tonks :
- Que disais-tu à propos de Scrimgeour ?
- Oh… oui… nous devons nous montrer un petit peu plus
prudent. Il a posé de drôle de questions à Kinsgley et moi…
Harry se sentait vaguement soulagé de ne pas être obliger de
se joindre à la conversation. Il avait une boule dans l'estomac.
Mme Weasley plaça une paire de toasts et de la marmelade devant
lui. Il essaya de manger mais c'était comme mâcher un tapis. Mme
Weasley s'assit à côté de lui et commença à s'affairer sur
son t-shirt, rentrant l'étiquette et lissant les faux-plis sur
ces épaules. Il aurait préféré qu'elle s'abstienne.
- … et je dois aller dire à Dumbledore que je ne peux pas
m'occuper du travail demain soir. Je suis tout simplement trop
fatigué, fini Tonks dans un énorme bâillement.
- Je m'en occupe pour toi, dit M. Weasley. J'ai un rapport à
finir de toute façon.
M. Weasley ne portait pas de robe de sorcier mais une paire de
pantalon à pinces avec un vieux bombers. Il passa de Tonks à
Harry.
- Comment te sens-tu ?
Harry haussa les épaules.
- Tout sera fini bientôt, dit M. Weasley. Dans quelques heures,
tu seras libéré.
Harry ne dit rien.
- L'audience a lieu à mon étage, dans le bureau de Mme Amelia
Bones. Elle dirige le département d'Application des Lois
Magiques. C'est elle qui te questionnera.
- Amelia Bones est correcte, Harry, dit Tonks avec conviction.
Elle est équitable. Elle t'écoutera jusqu'au bout.
Harry acquiesça de la tête, toujours incapable de penser à
quelque chose à dire.
- Ne perds pas ton sang-froid, dit Sirius abruptement. Sois poli
et tiens toi s-en aux faits.
Harry acquiesça encore.
- La loi est de ton côté, dit Lupin tranquillement. Même les
sorciers mineurs sont autorisés à utiliser la magie quand leur
vie est menacée.
Quelque chose de très froid descendit le long du cou de Harry.
Pendant un moment, il pensa qu'il était sous le coup d'un
charme de Désillusion puis il réalisa que Mme Weasley était
en train de s'attaquer à ses cheveux avec un peigne humide.
Elle pressa fort sur le haut de sa tête.
- Ne tiennent-ils donc jamais à plat ? dit-elle désespérément.
Harry secoua la tête.
M. Weasley regarda sa montre et jeta un coup d'œil à harry.
- Je pense qu'il faut y aller maintenant, dit-il. Nous sommes un
peu en avance mais je pense que tu serais mieux au Ministère
plutôt qu'à tourner en rond ici.
- Ok, répondit Harry automatiquement en laissant tombé son
toast et sautant sur ses pieds.
- Tout ira bien Harry, dit Tonks en lui tapotant le bras.
- Bonne chance, dit Lupin. Je suis sur que tout se passera bien.
- Et si ce n'est pas le cas, dit Sirius d'un air renfrogné.
J'irai voir Amelia Bones pour toi…
Harry sourit faiblement. Mrs Weasley le pressa un peu.
- Nous croisons tous les doigts pour toi, dit-elle.
- D'accord, dit Harry. A plus tard alors.
Il suivit M. Weasley en haut et le long du hall. Il pouvait
entendre la mère de Sirius grogner dans son sommeil. M. Weasley
déverrouilla la porte et ils sortirent dans une aube grise et
froide.
- Vous ne marchez pas pour aller au travail habituellement,
n'est-ce pas ? lui demanda Harry.
- Non. D'habitude, j'apparais, dit M. Weasley, 'mais évidemment
tu ne peux pas et je pense qu'il est mieux que nous arrivions
d'une façon absolument non magique… cela fait une meilleure
impression vu la raison de ta convocation…
M. Weasley garda sa main à l'intérieur de son manteau pendant
qu'ils marchaient. Harry savait que ses doigts étaient serrés
autour de sa baguette magique. Les rues étaient a peu près désertes
mais quand ils arrivèrent à une misérable petite station de métro
ils la trouvèrent remplie d'abonnés matinaux. Comme à chaque
fois qu'il se trouvait en présence de moldus, vaquant à leurs
occupations quotidiennes, M. Weasley avait du mal à contenir
son enthousiasme.
- Simplement fabuleux, murmura-t-il en indiquant la machine à
billets. Merveilleusement ingénieux.
- Ils sont hors d'usage, dit Harry en montrant le panneau.
- Oui, mais même ainsi… dit M. Weasley en souriant tendrement.
Ils achetèrent leur ticket à un agent endormi (Harry s'occupa
de la transaction car M. Weasley avait quelques problèmes avec
la monnaie moldue) et cinq minutes plus tard, ils montèrent
dans un métro qui les brinquebala vers le centre de Londres. Mr
Weasley ne cessait de vérifier le plan du métro au dessus de
la fenêtre.
- Encore quatre arrêts, Harry… encore trois… plus que deux
arrêts, Harry…
Ils descendirent à une station au cœur même de Londres et
furent éjecter du métro par une marée d'hommes et de femmes
en costumes portants des attachés-caisses. Ils montèrent les
escaliers-roulantes, passèrent une barrière de contrôle (M.
Weasley était enchanté par le fonctionnement de la barrière)
et émergèrent dans une vaste rue bordée d'imposants immeubles
et déjà pleine de monde.
- Où sommes-nous ? dit M. Weasley et pendant un battement de cœur,
Harry pensa qu'ils étaient descendus à la mauvaise station
malgré les références continuels de M. Weasley au plan ; mais
une seconde plus tard, il dit :
- Ah oui… par ici, Harry, et il l'emmena par une rue parallèle.
- Désolé, dit-il, mais je ne viens jamais par le train et tout
est plutôt différent du point de vue moldu. En fait, je n'ai
jamais utilisé l'entrée visiteur auparavant.
Plus ils avançaient et moins les immeubles étaient imposants
jusqu'à ce que, finalement, ils atteignent une rue contenant
plusieurs bureaux à l'air misérable, un pub et une benne débordante.
Harry s'était attendu à un lieu plus impressionnant pour le
Ministère de la Magie.
- Nous sommes arrivés, dit M. Weasley vivement, pointant une
vieille cabine de téléphone rouge dont il manquait un certain
nombre de carreaux et qui s'était affalé sur un à mur . Après
toi, Harry.
Il ouvrit la porte de la cabine.
Harry entra se demandant de quoi il pouvait bien s'agir. Mr
Weasley se plia derrière Harry et ferma la porte. Ils étaient
très serrés ; Harry était bloqué contre l'appareil qui
pendait de façon courbé, comme si un vandale avait essayé de
l'arracher. M. Weasley passa devant Harry vers le combiné.
- Mr Weasley, je pense qu'il est également hors d'usage,' dit
Harry.
- Non, non, je suis sûr que c'est là, répondit M. Weasley,
prenant le combiné au dessus de sa tête regardant fixement les
touches. Voyons voir… six… il tapa le numéro, deux…
quatre… et un autre quatre… et encore deux…
Pendant que les touches revenant doucement à leur place
d'origine, une voix féminine se fit entendre dans la cabine, ne
provenant pas du combiné dans la main de M. Weasley mais aussi
fortement et clairement que si une femme invisible se tenait
juste derrière eux.
- Bienvenue au Ministère de la Magie. Merci d'indiquer votre
nom et votre fonction.
- Euh… dit M. Weasley, ne sachant pas s'il devait parler dans
le combiné ou non. Il fit un compromis en tenant la partie pour
parler à la hauteur de l'oreille, Arthur Weasley, Bureau de Détournements
de l'Artisanat Moldus, ici pour accompagner Harry Potter qui a
été convoqué à une audience disciplinaire…
- Merci, dit la voix féminine. Visiteurs, veuillez prendre un
badge et l'attaché sur le devant de vos robes.
Il y eut un clic suivit d'un grattement et Harry vit quelque
chose glisser du trou en métal par lequel ressort la monnaie
habituellement. Il le ramassa ; c'était un badge en argent avec
"Harry Potter, audience disciplinaire" écrit dessus.
Il l'épingla sur le devant de son T-shirt comme le répéta la
voix féminine.
- Visiteurs du Ministère, il vous est demandé de vous
soumettre à une recherche et de présenter votre baguette
magique à l'enregistrement au bureau de la sécurité qui est
localisé tout au fond de l'Atrium.
Le sol de la cabine frémit. Ils étaient en train de s'enfoncer
doucement dans le sol. Harry regarda avec appréhension le sol
qui semblait remonter le long des vitres de la cabine de téléphone
jusqu'à ce que l'obscurité se referme au-dessus de leur tête.
Il ne voyait maintenant plus rien ; il ne pouvait entendre que
le son de la cabine s'enfonçant dans le sol. Après environ une
minute qui parut une éternité à Harry, un scintillement de
lumière doré illumina ses et pieds et, remontant le long de
son corps jusqu'à ce qu'il le frappe en pleine figure. Il dû
cligner des yeux pour qu'ils cessent de pleurer.
- Le Ministère de la Magie vous souhaite une bonne journée,
dit la voix féminine.
La porte de la cabine de téléphone s'ouvrit et M. Weasley
sortit, suivit par Harry dont la bouche était tombée grande
ouverte.
Ils se tenaient à une des extrémités d'un très long et
splendide hall avec un sol de bois noir hautement poli. Le
plafond était incrusté de symboles dorés qui ne cessaient de
bouger et de changer comme quelque lumières célestes. Les murs
de chaque côté étaient lambrissés de bois sombre et étaient
remplis de cheminées dorées. Toutes les deux ou trois secondes
un sorcier ou une sorcière émergeait d'une des cheminée sur
la gauche avec un petit "whoosh". Du côté droit, de
petites queues étaient formé devant chaque cheminée, en
attente de départ.
Au milieu du hall se trouvait une fontaine. Un groupe de statue
en or, grandeur nature, se tenait au milieu d'un bassin
circulaire. La plus grande d'entre elles était un sorcier à
l'apparence noble avec sa baguette magique pointée vers le ciel.
Groupés autour de lui, il y avait une superbe sorcière, un
centaure, un gobelin et un elfe de maison. Les trois derniers
avaient l'air en adoration devant le sorcier et la sorcière. De
scintillants jets d'eau sortaient du haut de leur baguette
magiques, de la flèche du centaure, du bout du gobelin et de
chacune des oreilles de l'elfe de maison, de telle façon que le
tintement de l'eau se mêlait aux pops et cracks des Apparitions
et au cliquetis de centaines de pas de sorciers et sorcières.
La plupart portaient des habits tristes et marchaient à grand
pas en direction d'un groupe de portes en or à l'autre bout du
hall.
- Par ici, dit M. Weasley.
Ils se joignirent à la foule et se frayèrent un chemin au
milieu des travailleurs du Ministère. Certains portaient des
piles chancelantes de parchemins, d'autres des attachés-caisses,
d'autres encore lisaient la Gazette des Sorciers pendant qu'ils
marchaient. Comme ils passaient devant la fontaine, Harry vit
des mornilles et des noises brillant au fond du bassin. Un petit
écriteau en dessous disait :
TOUT DON PROVENANT DE LA FONTAINE DE LA CONFRERIE MAGIQUE SERA
DONNE A L'HOPITAL ST MUNGUS POUR LE TRAITEMENT DES MALADIES ET
BLESSURES MAGIQUES.
Si je ne suis pas renvoyé de Poudlard, je viendrais y mettre
dix galions, se prit à penser Harry.
- Par ici, Harry, dit M. Weasley et ils s'extirpèrent du flot
des employés du Ministère qui se dirigeait vers les portes dorées.
Assis à un bureau sur la gauche, au-dessous d'un écriteau
disant Sécurité, un sorcier mal coiffé vêtu d'une robe bleu
pâle, les regarda approchés et posa sa Gazette des Sorciers.
- J'accompagne un visiteur, dit M. Weasley, désignant Harry.
- Avancez par ici, dit le sorcier d'une voix monotone.
- Harry approcha de lui et le sorcier sortit une longue tige doré,
fine et flexible comme une antenne de voiture et la passa de
haut en bas devant et derrière Harry.
- La baguette, grogna le sorcier à Harry, posant l'instrument
doré et tendant la main.
Harry sortit sa baguette. Le sorcier la plaça dans un étrange
appareil en laiton qui ressemblait à une balance avec seulement
un plateau. Il se mit à vibrer. Une bande étroite de parchemin
commença à sortir d'une fente dans le bas. Le sorcier la déchira
et la lu.
- Vingt-huit centimètres, plume de phœnix, utilisé pendant
quatre ans. Est-ce exact ?
- Oui, dit Harry nerveusement.
- Je garde ceci, dit le sorcier en rangeant le morceau de
parchemin sur une petite pointe en laiton. Je vous rends ceci,
ajouta-t-il en rendant la baguette à Harry.
- Merci.
- Une seconde… dit le sorcier lentement.
Ses yeux s'était précipité du badge visiteur sur la poitrine
de Harry à son visage.
- Merci Eric, dit fermement M. Weasley. Attrapant Harry par l'épaule,
il l'emmena loin du bureau, de nouveau dans le flot de sorciers
et sorcières qui franchissaient les portes dorées.
Légèrement bousculé par la foule, Harry suivit M. Weasley à
travers les portes dans le petit hall de derrière où se
trouvait pour le moins vingt ascenseurs derrière de grosses
grilles dorées. Harry et M. Weasley se joignirent à la foule.
Tout près, se tenait un grand sorcier barbu tenant une grande
boite qui émettait de drôles de bruit.
- Tout va bien, Arthur ? dit le sorcier, hochant la tête en
direction de M. Weasley.
- Où as-tu trouvé ça, Bob ? demanda M. Weasley en regardant
la boite.
- Nous ne sommes pas sûr, dit le sorcier sérieusement. Nous
pensions que c'était juste un poulet modifié jusqu'à ce qu'il
se mette à cracher du feu. Cela ressemble à une atteinte sérieuse
à l'Interdiction des Multiplication Expérimentales.
Dans un grand cliquetis, un ascenseur descendit en face d'eux.
Les grilles dorées s'ouvrirent. Harry et M. Weasley entrèrent
avec le reste de la foule et Harry se retrouva bloqué contre la
paroie du fond. De nombreux sorciers et sorcières le regardèrent
curieusement ; il regarda fixement ses pieds pour éviter de
croiser le regard de quelqu'un. Les grilles se fermèrent et
l'ascenseur monta lentement, pendant que la même voix féminine
qu'Harry avait déjà entendu dans la cabine téléphonique se
fit entendre de nouveau.
- Niveau sept, Département des Jeux et Sports Magiques,
comprenant les Bureaux des Ligues Anglaises et Irlandaises de
Quidditch, le Club Officiel des Gobstones et le Bureau des
brevets d'Inventions Ridicules.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent. Harry entrevit un couloir
en désordre avec divers posters d'équipes de Quidditch
affichées de travers sur les murs. Un des sorciers présent
dans l'ascenseur qui portait une bordée de balais, s'extirpa
avec difficulté et disparu dans le couloir. Les portes se
refermèrent, l'ascenseur repris sa route et la voix féminine
annonça :
- Niveau six, Département du transport magique, comprenant
l'Autorité de Gestion du Réseaux des Cheminées, le Bureau de
Régulation des Balais, le Bureau des Portoloins et le Centre des
Examens d'Apparitions.
Une fois encore, l'ascenseur s'ouvrit et quatre ou cinq sorciers
et sorcières sortirent. Au même moment, de nombreux avions de
papiers foncèrent dans l'ascenseur. Harry les regarda fixement
alors qu'ils voletaient tranquillement au-dessus de sa tête.
Ils avaient une couleur violet pâle et il pouvait voir Ministère
de la Magie estampillé le long de leurs ailes.
- Juste des mémos inter-départementaux, lui murmura M.
Weasley. Nous utilisions des chouettes mais le bazar était
incroyable… déjections partout sur les bureaux…
Comme il repartait, les mémos voletèrent autour de la lampe
qui se balançait au plafond de l'ascenseur.
- Niveau cinq, Département de Coopération Magique
Internationale, comprenant le Bureau d'Echanges Magiques
Internationaux, le Bureau des Lois Magiques Internationales et
le siège britannique de la Confédération Internationale des
Sorciers.
Quand les portes s'ouvrirent, deux mémos sortirent avec
quelques sorciers et sorcières mais de nombreux autres entrèrent,
de telle façon que la lumière de la lampe semblait clignoter.
- Niveau quatre, Département de Contrôle et de Régulation des
Créatures Magiques, comprenant les Divisions Animaux, Êtres et
Esprits, le Bureau de Liaison Gobelin et le Bureau Consultatif
sur les Parasites.
- Pardon, dit le sorcier portant le poulet cracheur de feu et il
quitta l'ascenseur suivit d'une flopée de mémos. Les portes se
refermèrent une fois encore.
- Niveau trois, Département des Accidents et Catastrophes
Magiques, comprenant l'Equipe de Réparation des Accidents
Magiques, le Quartier Général des Effaceurs de mémoire et le
Comité d'Excuses aux Moldus.
Tout le monde quitta l'ascenseur à cet étage à l'exception de
Harry, M. Weasley et d'une sorcière qui lisait un parchemin
tellement long qu'il traînait par terre. Les mémos restant
continuaient de voler autour de la lampe et de l'ascenseur
pendant qu'il reprenait sa course. Puis les portes s'ouvrirent
et une voix fit cette annonce:
- Niveau deux, Département d'Application des Lois Magiques,
comprenant le Bureau d'Utilisation Frauduleuse de la Magie, le
Quartier Général des Aurores et les Services Administratifs du
Wizengamot.
- C'est pour nous, Harry, dit M. Weasley et ils suivirent la
sorcière à l'extérieur de l'ascenseur dans un couloir dans
lequel s'alignaient des portes. Mon bureau se trouve de l'autre
côté à cet étage.
- M. Weasley, dit Harry comme il passait devant une fenêtre
inondée de soleil. Ne sommes-nous plus sous terre ?
- Si, bien sûr, répondit Mr Weasley. Ce sont des fenêtres
enchantés. La Maintenance Magique décide quel temps nous
allons avoir chaque jour. Nous avons eu deux mois de tempêtes
la dernière fois qu'ils étaient en grève pour une
augmentation… Juste ici, Harry.
Ils tournèrent un coin, traversèrent une paire d'imposantes
portes en chêne et émergèrent dans un espace ouvert encombrés,
divisés en compartiments qui bourdonnaient de rires et de
paroles. Des mémos entraient et sortaient des compartiments
comme des missiles miniatures. Une pancarte tordue sur le
compartiment le plus proche indiquait : Quartier général des
Aurores.
Harry regarda subrepticement par la porte quand ils passèrent.
Les aurores avaient couvert les murs de leur compartiment avec
des photos de sorciers recherchés et des photos de leur famille,
des affiches de leurs équipes de Quidditch favorites et des
articles de la Gazette des Sorciers. Un homme vêtu d'une robe
écarlate avec une queue de cheval plus longue que celle de Bill
était assis, les pieds sur son bureau en train de dicter un
rapport à sa plume. Un petit peu plus loin, une sorcière avec
un bandeau sur un œil parlait par dessus le haut de son
compartiment à Kingsley Shacklebolt.
- Bonjour, Weasley, dit Kingsley négligemment. J'aimerais te
dire un mot, aurais-tu une seconde ?
- Oui, si c'est vraiment une seconde, répondit M. Weasley; Je
suis plutôt pressé.
Ils parlaient comme s'ils se connaissaient très bien et quand
Harry ouvrit la bouche pour saluer Kingsley, M. Weasley se
releva. Ils suivirent Kingsley le long d'un couloir, à l'intérieur
du tout dernier compartiment.
Harry reçu un léger choc. De toute les directions, le visage
de Sirius le regardait. Coupures de presse et vieilles
photographies - même celle de Sirius étant le témoin au
mariage des Potter - remplissait les murs. Le seul espace libre
de Sirius était une carte du monde dans lequel de petites épingles
rouges rougeoyaient comme des bijoux.
- Ici, dit Kingsley avec rudesse à M. Weasley, poussant une
liasse de parchemin dans sa main. J'ai besoin d'autant
d'informations que possible sur les véhicules moldus volants
aperçus dans les douze derniers mois. Nous avons reçu des
informations indiquant que Black pourrait toujours utiliser sa
vieille moto.
Kingsley fit à Harry un énorme clin d'œil et ajouta dans un
chuchotement:
- Donne lui le magazine, il pourrait le trouver intéressant.
Alors il dit d'un ton normal, "Et ne prend pas trop
longtemps, Weasley, le retard pris sur le rapport des "jambes
à feu" a ralenti notre enquête pendant un mois.
- Si vous aviez lu mon rapport, vous sauriez que le terme est
"armes à feu, dit M. Weasley fraîchement. Et j'ai peur
que vous deviez attendre pour avoir des informations sur les
motos. Nous sommes extrêmement occupés à l'heure actuelle. Il
baissa la voix et dit : Si vous pouvez partir plus tôt, venez
souper avec nous, à sept heures, Molly fait des boulettes de
viande.
Il appela Harry et l'emmena hors du compartiment de Kingsley,
par un deuxième jeu de portes en chêne, dans un autre passage.
Ils tournèrent à gauche, marchèrent le long d'un autre
couloir, tournèrent à droite dans un couloir vaguement éclairé
et vraiment minable et finalement atteignirent une impasse où
une porte à gauche était entrebâillée, révélant un placard
à balais et une porte à droite portant une plaque de cuivre
ternie disant : Détournements des Objets Moldus.
Le sombre bureau de M. Weasley semblait être légèrement plus
petit que le placard à balai. Deux bureaux avaient été
rangés à l'intérieur et il y avait à peine assez d'espace
pour se déplacer autour d'eux à cause de tous les meubles
d'archivage alignés sur les murs, lesquels chancelaient sous
les piles de fichiers. Le petit espace mural disponible témoignait
des obsessions de M. Weasley : plusieures affiches de voitures,
y compris une d'un moteur démonté, deux illustrations de boîtes
aux lettres qui semblaient avoir été découpée dans des
livres d'enfant Moldus et un diagramme montrant comment monter
une prise.
Sur le haut du casier débordant de M. Weasley se trouvait un
vieux grille-pain qui hoquetait d'une façon inconsolable et une
paire de gants en cuir vides qui tripotaient leurs pouces. Une
photographie de la famille Weasley était debout à côté du
casier. Harry remarqua que Percy semblait en être sortit.
- Nous n'avons pas de fenêtre, dit M. Weasley en s'excusant,
enlevant son manteau et le plaçant à l'arrière de sa chaise.
Nous avons demandé mais ils ne semblent pas penser que nous en
avons besoin. Prends un siège, Harry. Il ne semble pas que
Perkins soit arrivé encore.
Harry se serra dans la chaise derrière le bureau de Perkins
tandis que M. Weasley feuilleta la liasse de parchemins que
Kingsley Shacklebolt lui avait donné.
- Oh, dit-il en souriant, comme il extrayait une copie d'un
magazine intitulé Le Chicaneur de son milieu. Oui... Il le
feuilleta. Oui, il a raison, je suis sûr que Sirius trouvera
cela très amusant - qu'est-ce que cela encore ?
Une note venait de faire son entrée par la porte ouverte et
avait flotté pour se poser au sommet du grille-pain hoquetant.
Mr Weasley la déplia et la lut à haute voix.
- 'Le troisième toilette publique refoulante, annoncée dans
Bethnal Green, enquête immédiate.' Cela devient ridicule...
- Une toilette refoulante ?
- Des farces anti-Moldus," dit M. Weasley, fronçant les
sourcils. Nous en avions deux la semaine dernière, un dans
Wimbledon, un dans Elephant et Castle. Les Moldus tirent la
chasse d'eau et au lieu que tout disparaisse - bien, vous pouvez
imaginer... Les pauvres vieux continuent d'appeler des pombliers
- je pense qu'ils sont appelés - vous savez, ceux qui réparent
les tuyaux et les autres choses connexes?"
- Plombiers ?
- Exactement, oui, mais bien sûr ils sont décontenancés.
J'espère seulement que nous pouvons attraper le responsable de
tout ceci.
- Est-ce que ce sont des Aurores qui les attraperont ?
- Oh non, c'est beaucoup trop insignifiant pour des Aurores. Ce
sera la Patrouille d'Application de la Loi Magique - oh, Harry,
c'est Perkins.
Un vieux magicien baissé, l'air timide avec des cheveux blancs
duveteux venait d'entrer dans la pièce, haletant.
- Oh, Arthur ! Dit-il désespérément, sans regarder Harry.
Bonté divine, je ne savais pas comment faire pour le mieux,
vous attendre ici ou non. Je viens d'envoyer un hibou à votre
domicile mais vous l'avez évidemment manqué - un message
urgent est venu il y a dix minutes -
- Je suis au courant pour la toilette refoulante, dit M.
Weasley.
- Non, non, ce n'est la toilette, c'est l'audience du jeune
Potter - ils ont changé l'heure et le lieu du rendez-vous - il
commence à huit heures et c'est en bas dans la vieille Salle du
tribunal numéro Dix -
-En bas - mais ils m'ont dit – par la barbe de Merlin !
M. Weasley regarda sa montre, lâcha un glapissement et sauta de
sa chaise.
- Vite, Harry, nous devrions y être depuis cinq minutes!
Perkins s'applatit contre les meubles d'archivage comme M.
Weasley quittait le bureau en courant, Harry sur ses talons.
- Pourquoi ont-ils changé l'heure? dit Harry en reprenant son
souffle, comme ils avançaient à toute vitesse devant les
compartiments des Aurores; les gens sortirent leurs têtes et
les regardèrent passé comme un éclair devant eux. Harry se
sentait comme s'il avait laissé son estomac au bureau de
Perkins.
- Je n'ai aucune idée, mais remercie la merveilleuse idée que
j'ai eu d'arriver ici si tôt! Si tu l'avais manqué, ça aurait
été catastrophique!
M. Weasley dérapa pour s'arrêter à côté des ascenseurs et
donna une bourrade d'impatience sur le bouton 'en bas'.
- Allez !
L'ascenseur cliqueta, s;ouvrit et ils se précipitèrent à
l'intérieur. A chaque arrêt, M. Weasley jura furieusement et
roua de coups le bouton numéro neuf.
- Ces salles de tribunal n'ont pas été utilisées depuis des
années, dit M. Weasley en colère. Je ne comprends pas pourquoi
ils le font là-bas - à moins que - mais non -
Une sorcière dodue portant un gobelet fumant entra dans
l'ascenseur à ce moment et M. Weasley ne fit pas de détails.
- L'Atrium, dit la voix féminine et les grilles d'or
s'ouvrirent, montrant à Harry la lueur éloignée des statues
d'or de la fontaine. La sorcière dodue sortit et un magicien
jaunâtre au visage très éploré entra.
- Bonjour, Arthur, dit-il d'une voix sépulcrale pendant que
l'ascenseur recommençait à descendre. On ne te voit pas
souvent par ici.
- Affaire urgente, Bode, dit M. Weasley, qui dansait sur la
pointe de ses pieds et laissait tomber des regards inquiets à
Harry.
- Oh, oui, dit Bode, examinant Harry sans ciller. Bien sûr.
Harry avait peu d'attention à accorder à Bode, mais son regard
fixe ne le fit pas se sentir plus à l'aise.
- Le Département des Mystères, dit la voix féminine.
- Vite, Harry, dit M. Weasley comme les portes de l'ascenseur
s'ouvraient en tremblant et ils se précipitèrent dans un
couloir qui différait tout à fait des précédents. Les murs
étaient nus; il n'y avait aucune fenêtre et aucune porte sauf
un jeu de deux portes noires à la fin du couloir.
Harry s'était attendu à ce qu'ils les franchissent mais au
lieu de cela M. Weasley le saisit par le bras et le traîna à
gauche, où il y avait une ouverture menant à une volée de
marches.
- Ici, ici, haleta Mr Weasley, prenant deux marches à la fois.
L'ascenseur ne descend pas aussi loin ... pourquoi le font-ils là-bas
je...
Ils atteignirent le bas des marches et coururent le long d'un
autre couloir, qui ressemblait énormément à celui qui mène
au cachot souterrain de Rogue à Poudlard, avec des murs en
grossières pierres et des torches sur des patères. Les portes
qu'ils passèrent étaient ici, en bois lourd avec des verrous
en fer et des trous de serrure.
- Salle de tribunal... Dix ... je pense ... nous y sommes
presque ... oui.
M. Weasley trébucha à l'extérieur d'une porte sombre encrassée
avec une serrure immense en fer et s'effondra contre le mur,
entrainant un point dans sa poitrine.
- Continue, haleta-t-il, montrant la porte du doigt. Entre-là.
- Vous ne... vous ne venez pas - ?
- Non, non, je ne suis pas autorisé. Bonne chance !
Le cœur de Harry battait violemment contre sa pomme d'Adan. Il
déglutit difficilement, tourna la lourde poignée de porte en
fer et entra dans la salle du tribunal.