"Ta
mère ? demanda Harry"
"Ma chère vieille mère, oui," dit Sirius. "Nous
avons essayé de la décrocher pendant un mois mais nous pensons
qu'elle a mis un charme d’accroche sur toute la toile.
Vite, descendons les escaliers avant qu'elle se réveille de
nouveau."
"Mais qu'est ce qu'un portrait de ta mère fait ici?"
demanda Harry dérouté pendant qu'ils sortaient du hall par la
porte et descendaient les étroits escaliers en pierre, les autres
suivants juste derrière eux.
"Personne ne te la dit? C'est la maison de mes parents"
dit Sirius. "Mais je suis le dernier Black vivant maintenant.
J'ai offert cette maison à Dumbledore pour qu'elle devienne son
quartier général - C'était d'ailleurs la seule chose que je
pouvais faire."
Harry, qui s'était attendu à un meilleur accueil, nota que la voix
de Sirius était froide et dur. Il suivit son parrain au bas de
l'escalier et traversèrent une porte donnant accès à une cuisine
en sous-sol.
Elle était à peine moins sombre que le hall, et elle ressemblait
à une caverne qui aurait eu des murs de briques rouges. La lumière
supplémentaire venait d'un grand feu qui brûlait au fond de la
salle. Un nuage de fumée flottait près du plafond d'ou pendaient
des plats en fer et des casseroles. Plusieurs chaises avaient été
amenées dans la pièce pour la réunion et une longue table en bois
était posée au milieu de celles-ci. Sur cette table étaient posées
des bouteilles de vin vides, des gobelets, des morceaux de parchemin
enroulés et ce qui devait être un tas de chiffons. M. Weasley et
son fils aîné Bill discutaient tranquillement ensemble au bout de
la table.
Mme Weasley râcla sa gorge et son mari qui avait également les
cheveux rouge vif qu’il avait d’ailleurs transmis à toute la
famille tourna la tête et se leva de son siège.
"Harry!" dit M. Weasley en se précipitant vers lui et en
lui serrant vigoureusement la main. "Je suis content de te voir!"
Harry regarda par dessus son épaule et vit Bill, dont les cheveux
coiffés en queue de cheval étaient encore plus longs, enroulait hâtivement
des parchemins sur la table.
"La journée a été bonne, Harry?" demanda Bill qui
essayait de rassembler une douzaine de parchemins dans sa main.
"Fol-Oeil ne t'aurait pas fait passer par le Groenland par
hasard?
"Il a essayé," dit Tonks, qui avança à grands pas vers
Bill pour l'aider et immédiatement, elle renversa la cire chaude
d'une bougie sur le dernier parchemin ouvert. "Oh non ! excuse-moi-"
"Venez ici, ma chère," dit Mme Weasley d'une voix ou on
sentait l'exaspération, et elle répara le parchemin en un coup de
baguette. Dans le flash que provoqua la baguette de Mme Wealsey,
Harry vit que sur le parchemin était dessiné le plan d'un bâtiment.
Mme Weasley l'avait vu regarder et elle sortit vivement le plan de
la table en le mettant dans les bras déjà pleins de Bill.
Ce genre de choses auraient du disparaître rapidement à la fin de
la réunion," lança-t-elle avant de se déplacer vers un
vaisselier duquel elle sortit les plats du dîner.
Bill sortit sa baguette, marmonna un bref 'Evanesco' et les
parchemins disparurent.
"Assieds toi, Harry," dit Sirrius. "Tu as déjà
rencontré Mundungus, non?"
La chose que Harry avait pris pour une pile de torchons fit un long
ronflement et se réveilla en sursaut.
"Quelqu'un a dit m'nom?" marmonna Mundungus encore
sommeillant. "Je suis d'accord avec Sirius..." Il leva une
main crasseuse en l'air comme si il pensait voter, s'affaissa et
referma les paupières.
Ginny pouffa de rire.
"La réunion est terminé, Dung," dit Sirius, alors qu'ils
s'asseyaient tous à la table autour de lui. "Harry est arrivé."
"Eh?" dit Mundungus. "Mince alors...t' va bien, 'Arry?"
"Ouais," repondit Harry.
Mundungus fouilla nerveusement dans sa poche, regardant encore
Harry, et sortit une pipe noire. Il la mit dans sa bouche, l'alluma
avec le bout de sa baguette, et prit une profonde inspiration. Une
seconde plus tard, un gros nuage de fumée alla rejoindre celui qui
planait près du plafond.
"Je te dois quelque chose," grogna une voix au milieu du
nuage malodorant.
"Pour la dernière fois, Mundungus," lança Mme Weasley,
"Veux tu bien ne pas fumer cette chose dans la cuisine et plus
précisément quand on mange!"
"Ah," dit Mundungus. "Excuse moi, Molly."
Le nuage de fumé disparu lorsque Mundungus fourra sa pipe dans sa
poche, mais une odeur de linge brûlé apparu.
"Et si vous voulez dîner avant minuit, j'aurais besoin d'aide,"
dit Mme Weasley. "Non, tu peux rester assis, Harry, tu as eu
une longue journée."
"Que faut il faire Molly?" dit Tonks avec enthousiasme, en
s'approchant d'elle.
Mme Weasley hésita et la regarda avec appréhension.
"Euh - non, c'est bon, Tonks, toi aussi tu peux rester assise,
tu en as fait assez aujourd'hui."
"Non, Non, je veux aider!" dit vivement Tonks en faisant
tomber une chaise alors qu'elle se dirigeait vers le vaisselier, ou
Ginny récupérait les couverts.
Bientôt une série de couteaux s'occupaient de la viande et des légumes
sous la supervision de M. Weasley, pendant que Mme Wealsey remuait
une chaudron qui chauffait au dessus du feu et les autres
installaient les assiettes, les gobelets et la nourriture pour le
repas. Harry était resté à table avec Sirius et Mundungus, qui était
encore plus triste.
"Tu as vu la vieille Figgy depuis?" demanda t'il.
"Non," dit Harry, "je n'ai vu personne."
"Je sais, je n'aurais pas du partir," dit Mundungus. Puis
pour se justifier, il ajouta, "mais j'avais une belle
opportunité commerciale"
Harry senti quelque chose se glisser contre son genou ce qui le fit
sursauter, mais c'était seulement Pattenron, le chat d’ Hermione,
qui pour la première fois venait se coller à son genou en
ronronnant. Puis il sauta sur les genoux de Sirius qui le caressa
avec absence. Sirius se tourna vers Harry, le visage toujours
lugubre.
"As-tu passé de bonnes vacances d'été loin d'ici?"
"Non, c'était infect," dit Harry.
A ce moment là, quelque chose comme un sourire passa sur le visage
de Sirius.
"Ne te plains pas comme ça, moi c'était pire."
"Quoi?" dit Harry incrédule.
"Personnellement, j'ai été content que l'attaque des détraqueurs
arrive. Ce fut quelque chose qui brisa la monotonie. Tu pensais que
tu étais mal loti… Au moins toi tu pouvais sortir dehors et te dégourdir
les jambes, te battre... Moi, Je suis resté cloîtré à l'intérieur
depuis un mois."
"Pourquoi ça?" demanda Harry en fronçant les sourcils.
"Parce que le ministère de la magie me poursuit encore, et
Voldemort sait maintenant que je suis un animagus, Wormtail te le
dira. Aussi mon meilleur déguisement est inutile. Et il n'y pas
grand chose que je puisse faire pour l'Ordre du Phœnix...ou
Dumbledore."
Il y eu une vibration dans la voix de Sirius quand il prononça le
nom de Dumbledore ce qui dit à Harry que Sirius, aussi, n'était
pas en accord avec le Directeur. Harry sentit une soudaine vague
d'affection pour son parrain.
"Au moins tu sais ce qu'il se passe," dit ironiquement
Harry.
"Oh oui," dit Sirius sarcastique, "Ecouter les
rapports de Rogue, faisant allusion au fait qu’il va risquer sa
vie pendant que je reste ici à prendre du bon temps et me demandant
si le nettoyage avance -"
"Quel nettoyage?" demanda Harry.
"Essayer de faire de cet endroit une habitation humaine,"
dit Sirius en montrant du doigt les murs de la cuisine. "Personne
n'a vécu ici depuis dix ans, depuis que ma chère mère est morte,
et inutile de compter sur sa vieille elfe de maison, elle pourrait
se tordre le poignet..."
"Sirius," dit Mundungus, qui n'avait pas semblé être intéressé
par la conversation, mais qui regardait un gobelet vide, "C'est
de l'argent mon ami, non?"
"Oui," dit Sirius, en le surveillant avec dégoût. "Ce
sont des gobelets qui ont plus de 50 siècles, et ont été fabriqués
par ma famille."
"Je pense que ça vaudrait beaucoup," marmonna Mundungus
qui le polissait avec sa manche.
"Fred - George - N'EN PORTEZ QU'UN A LA FOIS!" cria Mme
Weasley.
Harry, Sirius et Mundungus regardèrent autour d'eux et en moins
d'une demi-seconde, ils avaient plongés loin de la table. Fred et
George avaient enchanté un grand chaudron de ragoût, une bonbonne
de bière au beurre, une lourde planche à pain en bois et le
couteau qui la complétait. Cet ensemble, se déplaçait en l'air
vers eux. Le ragoût dérapa sur tout le long de la table et s'arrêta
juste avant le bord, ce qui laissa une grande trace de brûlé sur
la surface en bois; la bonbonne de Bière Au Beurre atterrit d'un
seul coup avec un violent "crash", ce qui répandit tout
son contenu un peu partout; Le couteau glissa à l'extérieur de la
planche et alla se planter en vibrant de façon inquiétante à
l'endroit ou était la main droite de Sirius quelques secondes avant.
"MINCE ALORS!" cria Mme Weasley. "IL N'Y EN AVAIT PAS
BESOIN - J'EN AI ASSEZ DE CA - JUSTE PARCE QUE VOUS ETES AUTORISES A
UTILISER LA MAGIE MAINTENANT, VOUS NE DEVEZ PAS SORTIR VOS BAGUETTES
TOUT LE TEMPS POUR LA MOINDRE PETITE CHOSE!"
"Nous avons juste essayé de gagner un peu de temps!" dit
Fred, qui se déplaçait à grands pas vers le couteau pour le
sortir de la table. "Excuse-moi, Sirius, - je ne voulais pas
-"
Que ce soit Harry ou Sirius, les deux étaient en train de rigoler;
Mundungus, qui avait fait basculer sa chaise par terre, jurait en se
remettant sur pied; Pattenrond avait poussé un sifflement de mécontentement
et s'était jeté sous la table, d'ou ses larges yeux jaunes
brillaient dans l'obscurité.
"Mes enfants," dit M. Weasley en remettant le ragoût au
milieu de la table, "Votre mère a raison, vous êtes supposés
montrer à votre âge un certain sens des responsabilités "
"Aucun de vos frère n'a causé cette sorte de problème!"
dit Mme Weasley rageant contre les deux jumeaux alors qu'elle posait
une nouvelle bonbonne de Bière au beurre sur la table. "Bill
n'avait pas besoin d'apparaître à chaque fois! Charlie ne jetait
pas des charmes à tous ceux qu'il rencontrait! Percy…"
Elle s'arrêta brutalement, retenant sa respiration avec un regard
d'effrois vers son mari, dont l'expression était soudainement
devenu inexpressive.
"Commençons à manger," dit Bill rapidement.
"Ca a l’air délicieux, Molly," dit Lupin, en lui
servant une part de ragoût.
Il y eu plusieurs minutes de silence, seulement troublées par la
tintement des assiettes et le grincement des chaises alors que tout
le monde s'installait à table pour manger. Puis Mme Weasley se
tourna vers Sirius.
"Je voulais te dire, Sirius, il y a quelque chose qui a été
pris au piège dans le bureau de la salle de dessin, ça s'agite
bruyamment et ça le fait trembler. Bien sûr, ça pourrait juste être
un Epouvantard, mais je pensais demander à Alastor de jeter un oeil
dessus avant de le faire sortir."
"Comme tu veux," dit indifféremment Sirius.
"Les rideaux là bas sont aussi très sales," commença
Mme Weasley. "Je pensais qu'on pourrait les changer demain."
"On regardera ça," dit Sirius. Harry entendit le sarcasme
dans sa voix, mais il n'était pas sûr que quelqu'un d'autre l'aie
remarqué.
En face de Harry, Tonks s’entretenait avec Hermione et Ginny de la
transformation de son nez entre les pleines lunes. Elle releva les
yeux qui avaient la même expression désolée qu'au moment ou ils
étaient dans la chambre de Harry, puis elle l'allongea comme pour
former un bec d'oiseau qui ressemblait à celui de Rogue.
Apparemment, c'était un entraînement régulier, parce que Hermione
et Ginny essayaient de rechercher avec elle le nez qui lui irait le
mieux.
"La ça ressemble à un museau de cochon, Tonks."
Tonks obligea Harry à lever la tête et ce dernier crut qu'une
Dudley femelle était en face de lui assis sur la table.
M. Weasley, Bill et Lupin étaient rentrés dans une intense
discussion sur les gobelins.
"Ils ne donnent jamais rien," dit Bill. "Je ne me
demande même plus si ils croient que c'est possible. Bien sur, ils
pourraient préférer rester chacun de leur côté. 'Défense
d'entrer' voila ce qu'ils connaissent."
"Je suis sûr qu'ils ne sont pas revenus vers Vous-Savez-qui,"
dit M. Weasley en acquiescant. "Ils ont souffert de lourdes
pertes eux aussi; rappelez vous qu'une fois, une famille de Gobelins
s'est fait assassiner, quelque part près de Nottingham."
"Ca dépend de ce qu'ils leur proposent," dit Lupin.
"Et je ne parle pas de l'or. Si ils leur proposent la liberté,
que nous leur refusons depuis des siècles, peut être qu'ils vont
changer d’avis. Tu n'as pas eu de chance avec Ragnok, Bill, si?"
"Il se sent complètement anti-sorcier en ce moment," dit
Bill, "Il est toujours en colère à propos du marché de
Bagman, il reproche au ministre de ne pas l'avoir couvert. Ces
gobelins ne veulent jamais donner leur or, tu sais -"
Un éclat de rire au milieu de la table noya le reste des paroles de
Bill. Fred, George, Ron et Mundungus étaient en train de se
balancer sur leurs sièges.
"...et alors," étouffa Mundungus, les larmes descendants
sur son visage, "et alors, si tu pouvez croire ça, il me dit,
il dit 'Il, Dung, D'ou Didja a t'lle prit tous ces crapaud?"
parce que -"
"Je ne pense pas que nous ayons besoin d'en entendre plus sur
ton commerce, Mundungus, merci beaucoup," dit Mme Weasley d'une
voix coupante, alors que Ron s'effondra de rire sur la table.
"Excuse moi, Molly," dit Mundungus, en faisant un bref
clin d’œil à Harry. "Mais tu sais, je n'ai rien dit de
mauvais."
"Je ne sais pas ou tu as appris ce qui est bien ou mal,
Mundungus, mais tu sembles avoir manqué des leçons cruciales,"
dit Mme Weasley froidement.
Fred et George plongèrent leur visage dans leurs gobelets de Bière
au Beurre; George avait le hoquet. Pour une raison inconnue, Mme
Weasley lança un regard désagréable à Sirius avant de se mettre
debout pour aller prendre un gros crumble à la rhubarbe. Harry
regarda vers son parrain.
"Molly n'approuve pas Mundungus," dit Sirius avec compréhension.
"Comment ça ce fait qu'il soit dans l'Ordre?" dit Harry
tranquillement.
"Il est utile," marmonna Sirius. "Il connaît tous
les escrocs - bien qu'il ne veuille pas le dire, il en est un lui même.
Mais il est aussi très loyal envers Dumbledore, qui l'aide à
sortir de l'alcoolisme dans lequel il est tombé. Ca sert d'avoir
quelqu'un comme Dung avec nous, il entends des choses que nous ne
pouvons entendre. Mais Molly pense que l'inviter à dîner c'est
aller trop loin. Elle ne lui a pas pardonné d'être parti au lieu
d'assurer ta protection."
Trois parts de crumble à la rhubarbe et une crème anglaise plus
tard, le pantalon de Harry était inconfortablement tendu (ce qui le
changeait des anciens jeans de Dudley). Quand le repas fut terminé,
les conversations se turent: M. Weasley se balançait sur sa chaise,
relaxé; Tonks avait fini de s'amuser avec son nez qui était
redevenu normal; et Ginny, caressait Pattenron qui était couché
sur ses genoux et léchait de la Bière au Beurre dégoulinant de la
chaise.
"Il sera bientôt temps d'aller au lit," dit Mme Weasley
en baillant.
"Non pas encore Molly," dit Sirius en poussant loin de lui
son assiette vide et se tournant vers Harry. "Tu sais, tu m'as
surpris. Je pensais que la première chose que tu aurais fait en
venant ici s'aurait été de commencer par poser des questions sur
Voldemort."
L'atmosphère dans la chambre changea avec une rapidité qui
rappelait à Harry l'arrivée des détraqueurs. Une seconde avant,
elle était tranquille et relaxée, maintenant, elle était en
alerte et tendue. Un frisson avait parcouru la table lorsque le nom
de Voldemort avait été prononcé. Lupin, qui buvait son verre de
vin à petites gorgées, l'observait maintenant lentement, le regard
vide.
"C'est ce que j'ai fait!" dit Harry indigné. "J'ai
demandé à Ron et Hermione, mais ils disaient qu'ils n'étaient pas
autorisés à rentrer dans l'Ordre, alors".
"Et ils avaient tout à fait raison," dit Mme Weasley.
"Vous êtes trop jeunes."
Elle s'était enfoncée encore plus dans son fauteuil.
"Depuis quand est ce que quelqu'un doit être dans l'ordre pour
poser des questions?" demanda Sirius. "Harry a été piégé
dans sa maison Moldue depuis un mois. Il a le droit de savoir ce qui
est arrivé-"
"Attends!" dit Georges bruyamment.
"Pourquoi, Harry a le droit d'avoir des questions à ses réponses?"
dit Fred mécontent.
"Nous avons essayé d'obtenir ne serait-ce que la plus infime
information depuis un mois et vous ne nous avez rien dit!" dit
Georges.
"'Vous êtes trop jeunes, vous n'êtes pas dans l'Ordre,'"
dit Fred, avec une voix aiguë qui sonnait comme leur mère.
"Harry non plus n'a pas l'âge!"
"Ce n'est pas ma faute si vous n'avez pas été mis au courant
de ce que faisait l'Ordre," dit calmement Sirius," c'est
une décision de vos parents. Harry, c'est autre chose-"
"Ca ne te revient pas décider ce qui est bon pour Harry!"
dit Mme Weasley d'une voix aiguisé. L'expression de son gentil
visage était devenue dangereuse. "Tu n'as pas oublié ce que
Dumbledore a dit, je suppose?"
"Qu'a t'il dit?" demanda poliment Sirius, mais avec l'air
de quelqu'un qui se prépare à une bataille.
"Il a dit de ne dire d’autre à Harry que ce dont il a besoin
de savoir," dit Mme Weasley, accentuant sur les trois derniers
mots.
La tête de Ron, Hermione, Fred et George se déplaçaient de Sirius
à Mme Weasley comme s'ils regardaient un match de tennis. Ginny
fixait une pile de bouchons de Bièreaubeurre abandonnée, puis
elle regarda la conversation avec la bouche légèrement ouverte.
Les yeux de Lupin étaient fixés sur Sirius.
"Je n'ai pas l'intention de lui dire plus que ce qu’il a
besoin de savoir, Molly," dit Sirius. "Mais il a quand même
été le seul à voir revenir Voldemort"(il y eut de nouveau un
frisson collectif à l'écoute de ce nom) "Il y a plus droit
que les autres -"
"Il n'est pas membre de L'ordre!" dit Mrs Weasley.
"Il a seulement 15 ans et -"
"Et il a déjà donné plus que certains de l'Ordre," dit
Sirius.
"Personne ne rejette ce qu'il a fait!" dit Mrs Weasley,
dont la voix augmentait, ses poings faisaient trembler ses bras et
sa chaire. "Mais il n'a encore que-"
"Il n'est plus un enfant!" dit Sirius impatiemment."
"Il n'est pas non plus un adulte!" dit Mrs Weasley dont
les joues se coloraient de plus en plus. "Il n'est pas James,
Sirius!"
"Je sais parfaitement qui il est, merci, Molly," dit
froidement Sirius.
"Je ne suis pas sûr de ça!" dit Mrs Weasley. "Parfois,
la façon dont tu lui parle fait penser que tu pense que ton
meilleur ami est revenu!"
"Je ne le suis pas?" dit Harry.
"Bien sur que non, Harry, tu n'es pas ton père, cependant,
c'est vrai que tu lui ressemble beaucoup!" dit Mrs Weasley, ses
yeux encore plongés dans ceux de Sirius. "Tu es encore à l'école
et un adulte responsable ne devrait pas oublier ça!"
"Cela signifie t'il que je suis un parrain irresponsable?"
demanda Sirius dont la voix était monté d'un cran.
"Ca signifie que tu as fait des actes irréfléchis, Sirius, et
c'est pourquoi Dumbledore te demande de rester à la maison
et-"
"Nous tenons toutes nos instructions de Dumbledore et seulement
de lui, merci!" dit fortement Sirius.
"Arthur!" dit Mrs Weasley, se tournant vers son mari.
"Dit quelque chose!"
M. Weasley n'avait pas parlé une seul fois depuis le début. Il
enleva ses lunettes, les essuya lentement sur sa robe et les remit
sur son nez puis il répondit.
"Dumbledore sait que la situation a changé, Molly. Il accepte
que Harry soit mit au courant, jusqu'a un certain point, maintenant
qu'il est au quartier général."
"Oui, mais il y a une différence avec le fait de l'inviter à
demander ce qu'il veut savoir!"
"Personnellement," dit Lupin tranquillement en regardant
Sirius de loin, alors que Mrs Weasley tourna la tête rapidement
vers lui, espérant qu'elle allait finalement avoir un allié,
"Je pense que ce serait mieux que Harry connaisse les faits.
Pas tous les faits, Molly, mais le tableau général, par nous, plutôt
qu'une version déformée par...quelqu'un d'autre."
Son expression était douce, mais Harry était sûr, au moins, que
Lupin savait que les oreilles extensibles avaient survécu à l'épuration
de Mrs Weasley.
"Bien," dit Mrs Weasley en prenant une profonde
respiration et en regardant autour de la table à la recherche d'un
support qui ne vint pas, "Bien...je peux voir que tout le monde
est contre moi. Je ne dirai qu'une seule chose: Dumbledore doit
avoir une raison pour vouloir que Harry n'en sache pas trop, et lui
parler de tout ne serait pas dans son intérêt-"
"Il n'est pas ton fils," dit Sirius tranquillement.
"C'est comme si," dit férocement Mrs Weasley. "Qui
sinon aurait il?"
"Il a moi!"
"Oui," dit Mrs Weasley, ses lèvres vibrantes, "mais
le fait est qu'il était plus difficile pour toi de t'occuper de lui
pendant que tu étais enfermé à Azkaban, non?"
Sirius commença à ce lever de sa chaise.
"Molly, tu n'es pas la seul personne qui prend soin de
Harry," dit Lupin d'une voix aiguisé. "Sirius, assieds
toi."
La lèvre inférieure de Mrs Weasley tremblait. Sirius retourna
lentement s'asseoir sur sa chaise, son visage livide.
"Je pense que Harry devrait être autorisé à dire ce qu'il en
pense," continua Lupin, "il est assez âgé pour décider
pour lui-même."
"Je veux savoir ce qui c'est passé," dit Harry pour la
première fois.
Il ne regarda pas Mrs Weasley. Il avait été touché par le fait
qu'elle avait dit qu'il était comme son fils, mais il était aussi
très impatient. Sirius avait raison, il n'était plus un enfant.
"Très bien," dit Mrs Weasley d'une voix craquante.
"Ginny - Ron - Hermione - Fred - George - Sortez de la cuisine,
maintenant!"
Il y eu un instant de vacarme.
"Nous avons l'âge!" Soufflèrent Fred et George ensemble.
"Si Harry est autorisé, pourquoi pas nous?" lança Ron.
"Maman, je veux entendre!" supplia Ginny.
"NON!" cria Mrs Weasley, restant debout, les yeux exorbités.
"Je vous l’interdit solennellement-"
"Molly, tu ne peux empêcher Fred et George," dit M.
Weasley gentiment. "Ils ont l'âge."
"Ils sont encore à l'école."
"Mais ils sont légalement adultes maintenant," dit M.
Weasley d'une même voix fatigué.
Mrs Weasley avait le visage rouge de colère.
"Je - oh, très bien, Fred et George peuvent rester, mais
Ron-"
"Harry nous racontera à Hermione et à moi tout ce que vous
direz!" dit fortement Ron. "N'est ce pas - n'est ce pas
Harry?" ajouta t'il en rencontrant les yeux de Harry.
En une demi-seconde, Harry considéra qui ne pouvait pas ne rien
dire à Ron, il pouvait toujours essayer de ne pas répondre et de
se cacher dans l'obscurité de la pièce, mais une impulsion le fit
changer d'avis.
"Bien sur que je leur dirai," dit Harry.
Ron et Hermione rayonnaient.
"Bien!" lança Mrs Weasley. "Bien! Ginny - AU
LIT"
Ginny n'y alla pas tranquillement. Ils purent l'entendre monter
bruyamment les escaliers. Lupin ferma la porte et se rassit à
table. Puis Sirius parla.
"Ok, Harry...Qu'est ce que tu veux savoir?"
Harry prit une profonde inspiration et posa la question qui l'obsédait
depuis un mois.
"Ou est Voldemort? dit il, ignorant le frisson que provoquait
à chaque fois la prononciation de ce nom. "Qu'est ce qu'il
fait? J'ai essayé de regarder les nouvelles moldues, et il n'y a
rien eu qui pouvait ressembler à une mort inexpliquée ou autre
chose."
"C'est tout simplement parce qu'il n'y a pas encore eu de mort
inexpliquée," dit Sirius, "ou pas que nous sachions, de
toute façon...et nous savons beaucoup de choses."
"Plus que ce qu'il pense que nous savons," dit Lupin.
"Pourquoi a t'il arrêté de tuer des personnes?" demanda
Harry. Il savait que Voldemort avait tué plus que tout le monde à
lui seul.
"Parce qu'il ne veut pas attirer l'attention sur lui," dit
Sirius. "Ca pourrait être dangereux pour lui. Son retour ne
s'est pas passé comme il l'avait prévu, tu sais. Il a manqué
quelque chose."
"Ou plutôt, il t'a manqué," dit Lupin avec un sourire de
satisfaction.
"Quoi?" demanda Harry, perplexe.
"Tu n'étais pas censé survivre!" dit Sirius. "Personne
à part les mange mort étaient supposaient savoir qu'il était de
retour. Mais tu as survécu, tu est le seul témoin."
"Et la dernière personne qu'il voulait mettre au courant de
son retour était Dumbledore," dit Lupin. "Et tu peux être
sûr que Dumbledore l’a su en premier."
"Pourquoi ça?" demanda Harry.
"Tu plaisante j'espère?" dit Bill incrédule.
"Dumbledore était le seul qui faisait peur à tu-sais-qui!"
"Et grâce à toi, Dumbledore a été capable de rappeler
l'Ordre du Phœnix à peu près une heure après que Voldemort soit
revenu," dit Sirius.
"Alors, qu'est ce que l'Ordre fait?" dit Harry, en
regardant autour de lui.
"Un travail très dur : nous nous assurons que Voldemort ne
puisse mener à bien ses plans," dit Sirius.
"Est ce que vous connaissez ses plans?" demanda rapidement
Harry.
"Dumbledore en a une bonne idée," dit Lupin, "et généralement
les idées précises de Dumbledore se changent en réalité."
"Alors qu'est ce que Dumbledore estime qu'il a préparé?"
"Bien, premièrement, il veut se reconstruire une armée,"
dit Sirius. "Dans vieux jours, il en avait un nombre immense
sous son commandement: sorciers et sorcières qu'il a convaincus ou
obligés à le suivre, des manges-morts de confiance, et un grande
variété de sombres créatures. Tu as déjà entendu qu'il
recrutait les géants; bien, ils seront juste un groupe derrière
lui. Il n'est pas certain qu'il essaye de faire pression sur le
Ministre de la magie avec seulement 12 Manges-Mort."
"Alors vous essayez de l'empêcher de trouver des alliés?"
"Nous faisons de notre mieux," dit Lupin.
"Comment?"
"Bien, la principale chose est d'essayer de convaincre le plus
de personne possible que tu-sais-qui est réellement revenu, pour
les mettre sur leurs gardes," dit Bill. "A condition de
ruser, ça peut marcher."
"Pourquoi?"
"A cause de l'attitude du Ministre," dit Tonks. "Tu a
vu Cornelius Fudge après le retour de tu-sais-qui, Harry. Bien, il
n'a pas changé sa position depuis. Il refuse absolument de croire
ce qui est arrivé."
"Mais pourquoi?" dit désespérément Harry. "Pourquoi
est-il aussi stupide? Si Dumbledore -"
"Ah, bien, tu as mis ton doigt sur le problème," dit M.
Weasley avec un grand sourire. "Dumbledore."
"Fudge a peur de lui, tu vois," dit Tonks tristement.
"Peur de Dumbledore?" dit Harry incrédule.
"Il a peur de tout ce qui est au dessus de lui," dit M.
Weasley. "Fudge pense que Dumbledore complote contre lui. Il
pense que Dumbledore veut être ministre de la magie."
"Mais Dumbledore ne veut pas l’être-"
"Bien sur qu'il ne le veut pas," dit M. Weasley. "Il
n'a jamais voulu du travail de Ministre, bien que beaucoup de
personnes l'ont voulu au poste quand Millicent Bagnold s'est retiré.
Fudge vint au pouvoir à sa place et il n'a jamais oublié la
popularité de Dumbledore, bien que ce travail n’aille pas à
Dumbledore."
"Cause profonde, Fudge savait que Dumbledore était beaucoup
plus doué que lui, qu'il était un sorcier beaucoup plus puissant,
et dans les premiers jours de sa fonction, il a demandé à
Dumbledore de l'aider," dit Lupin. "Mais il semble être
devenu amoureux du pouvoir, et beaucoup plus sûr de lui. Il aime être
ministre de la magie et il a décidé de se convaincre qu'il était
plus intelligent que Dumbledore."
"Pourquoi il pense ça?" dit Harry mécontent. "Pourquoi
pense-il que Dumbledore veut juste montrer qu'il est meilleur que
lui?
"Parce qu’accepter le retour de Voldemort ça voudrait dire
l'arrivée de trouble contre lesquelles il n'a pas fait face depuis
40 ans," dit sérieusement Sirius. "Fudge n'a pas la
capacité de lui faire face. C'est si facile de se convaincre que
Dumbledore veut le déstabiliser."
"Tu vois le problème," dit Lupin. "Pour l'instant,
le Ministre insiste sur le fait qu'il n'y a rien à craindre de
Voldemort, ce qui rend très difficile de convaincre les gens qu'il
est revenu. Et de plus, il tient la gazette du sorcier qui ne peut
donc pas rapporter ce qu'a dit Dumbledore. Donc la communauté des
sorciers n'est pas du tout consciente de ce qui arrive ce qui rend
plus facile le travail des manges-morts si ils utilisent le sortilège
de l'Imperium."
"Mais vous avez parlé à certain, non?" dit Harry en
regardant M. Weasley, Sirius, Bill, Mundungus, Lupin et Tonks.
"Vous avez averti les gens qu'il était revenu, non?"
Il sourirent tous avec humour.
"Ben, comme tout le monde pensent que je suis un tueur et que
le ministre donne 1000 Gallions pour ma tête, je peux difficilement
sortir dans la rue et parler aux passants, non?"
"Et je ne suis pas très populaire comme invité pour un dîner,"
dit Lupin. "Avoir un loup garou à table..."
"Tonks et Arthur perdraient leur travail au ministère s’ils
commençaient à parler," dit Sirius," et c'est très
important pour nous d'avoir des espions au ministère parce ce qu'on
peut parier que Voldemort va essayer de prendre des sorciers du
ministère sous sa botte."
"Nous avions décidé de convaincre plusieurs personnes,"
dit M. Weasley. "Tonks est l’une d'entre eux - elle est trop jeune
pour avoir été dans l'Ordre du Phœnix la dernière fois, et avoir
des Aurors de notre côté est un énorme avantage - Kingsley
Shacklebolt est pour nous un grand atout aussi; Il est en charge de
retrouver Sirius, alors il a dit au Ministre que Sirius était au
Tibet."
"Mais si aucun de vous peut dire que Voldemort est revenu
-" Commença Harry.
"Qui dit qu’aucun de nous a fait passer l'information?"
dit Sirius. "Pourquoi penses-tu que Dumbledore a de tels problèmes?"
"Qu'est ce que tu veux dire?" demanda Harry.
"Ils essaient de le discréditer," dit Lupin. "Tu
n'as pas vu la gazette du sorcier la semaine dernière? Ils disent
qu'il y a eu une motion de censure envers lui parce qu'il était trop
vieux et qu'il perdait la tête, mais ce n'est pas vrai; c'est le
ministre qui l'a sortit après qu'il eut annoncé le retour de
Voldemort. Ils le rétrograde de Chef Warlock de la Wizengamot -
c'est la haute court des sorciers - et ils ont parlé de lui
retirer l'Ordre de Merlin, Première Classe, aussi."
"Il n'y a pas matière à rire," dit M. Weasley rapidement.
"Si il continue a mettre le Ministre sur ça défensive comme
ça, il pourrait se retrouver à Azcaban, et c'est la dernière
chose que nous voulons: que Dumbledore soir enfermé à Azkaban au
moment ou tu-sais-qui réapparaît."
"Mais si Voldemort essaye de recruter plus de Manges-morts, ça
va bien commencer à se savoir, non?" demanda Harry désespéré.
"Voldemort ne va pas vers les maisons des gens et frappe à
leur porte. Il pratique tout ça en secret. Dans son cas, il veut
rassembler ses alliés. Il a d'autres plans aussi, plans qu'il peut
mettre en application très tranquillement, et il est concentré sur
ça en ce moment."
"Et qu'est ce qu'il veut faire à part rassembler ses alliés?"
demanda Harry d’une traite. Il pensait avoir vu Sirius et Lupin échanger
un regard avant que Sirius réponde.
"Quelque chose qu'il peut seulement faire furtivement."
Comme Harry continuait a leur lancer un regard inquisiteur, Sirius
dit, "quelque chose comme une arme. Quelque chose qu'il n'avait
pas la dernière fois."
"Quand il était puissant?"
"Oui."
"Quel genre d'arme?" dit Harry. "Quelque chose de
pire que l'Avada Kedavra -?"
"C'est assez!"
Mrs Weasley parlait depuis l'ombre à côté de la porte. Harry
n'avait pas remarqué qu'elle était revenue. Ses bras étaient
croisés et elle regardait l’assemblée, furieuse.
"Je vous veux tous dans votre lit, maintenant. Tous,"
ajouta t'elle, regardant Fred, George, Ron et Hermione chacun à
leur tour.
"Tu ne peut pas nous-" commença Fred.
"Regarde moi," siffla Mrs Weasley. Elle tremblais légèrement
alors qu'elle regardait Sirius. "Tu as donné à Harry beaucoup
d'informations. Et plus que tu aurais voulu lui en donner."
"Pourquoi?" dit rapidement Harry. "Je me joindrais à
vous, je veux vous aider, je veux me battre."
"Non."
Ce n'était pas Mrs Weasley qui parla cette fois, mais Lupin.
"L'Ordre ne contient que des sorciers majeurs," dit il.
"des sorciers qui sont sortis de l'école," ajouta t'il
avant que Fred et George n'ouvrent la bouche. "Il y a des
dangers que tu n'imagines même pas, plusieurs de nous... Bref, je
pense que Molly a raison Sirius. Nous en avons dit assez."
Sirius n'était pas d'accord mais il ne discuta pas. Mrs Wealsey fit
signe impérieusement à ses enfants et à Hermione. Un par un, ils
se levèrent et Harry, reconnaissant sa défaite, les suivit.