"Quoi
?" dit Harry dont le visage était presque blanc.
"Il est parti!" dit Mme Figg, les mains toutes mouillées.
"Parti pour voir quelqu’un à propos d'un lot de chaudrons.
Et maintenant regarde! Des détraqueurs! Par chance j’avais mis M.
Tribbles, mon chat, sur le coup! Mais nous n'avons pas eu le temps
d’arriver! Pressons-nous maintenant, je n'aimerais pas qu'ils
reviennent! Oh, Qu’est-ce qu’il a encore fait! Je vais le tuer!"
"Mais..." Les révélations de cette vieille amoureuse des
chats le surprirent. Le fait quelle sache ce qu'était un détraqueur
causa un choc à Harry comme lorsqu'il les avait rencontrés dans
l'allée.
"Vous êtes - Vous êtes une sorcière ?"
"Je suis un pétard, comme Mundungus, je peux me téléporter,
sinon comment sur cette terre suis-je supposée t'aider à te battre
contre les détraqueurs? Il t’a quitté alors qu’il devait te
protéger comme je l'en avait informé -"
"Ce Mundungus, il m’a suivi ?" Attendez - c'était lui
qui a disparu en face de chez moi!"
"Oui, Oui, Oui, mais par chance j'avais positionné M. Tribbles
sous une voiture juste en cas, et M. Tribbles vint me prévenir - et
maintenant -oh, qu'est-ce que Dumbledore va dire?
Toi!" Cria-t-elle à Dudley, qui était encore couché son
l'allée, "Bouge ta graisse, et lève-toi, vite!"
"Vous connaissez Dumbledore?" dit Harry en la fixant.
"Bien sûr que je connais Dumbledore, qui ne connaît pas
Dumbledore ? Allez, viens, je ne vous serai d'aucune aide s’ils
revenaient.
Elle s'arrêta un peu plus loin, prit un des bras massifs de Dudley
dans sa main ratatinée et tira dessus. "Lève-toi, toi et ton
inutile grosseur, Lève-toi!"
Mais Dudley ne pouvait pas ou ne voulait pas bouger. Il resta sur le
chemin, tremblant avec un visage blême, sa bouche était maintenant
vraiment fermée.
"Je m'occupe de lui."
Harry le prit par un bras et le souleva. Il déploya un immense
effort pour le remettre sur pieds. Dudley semblait sur le point de
s'écrouler. Ses petits yeux roulaient dans leurs orbites et des
gouttes de sueur perlaient sur son visage; quand Harry le fit
avancer, il penchait dangereusement.
"Dépêche-toi!" lui dit Mme Figg qui semblait hystérique.
Harry attrapa un des bras de Dudley, le posa sur son épaule et
l'aida à avancer sur la route, fléchissant légèrement sous le
poids. Mme Figg trottait devant eux et scrutait anxieusement le coin
de la rue.
"Sors ta baguette," dit-elle à Harry lorsqu'ils entrèrent
dans Wisteria Walk. "Ne te préoccupe pas maintenant de savoir
si on peut te voir ou pas avec ta baguette, garde la sortie quoi
qu’il arrive. En enfer, il y en a toujours un qui paye, nous
pourrions très bien être avalés comme un oeuf par un Dragon.
Discuter de la Restriction de la Magie... c'était exactement de
quoi Dumbledore était effrayé - Qu'est ce qu'il y a au bout de la
rue ? Oh, c'est juste M. Prentice... Ne cache pas ta baguette mon
garçon, rappelle-toi ce que je viens de te dire?"
Ce n’était pas une mince chose à faire pour Harry que de porter
Dudley et tenir en même temps sa baguette. Harry donna un coup
d'impatience à son cousin, mais Dudley semblait avoir perdu tout désir
d'indépendance du mouvement. Il était affalé sur l'épaule de
Harry et ses larges pieds se déplaçaient le long de la route.
"Pourquoi ne m'aviez vous pas dit que vous étiez un pétard,
Mme Figg?" demanda Harry haletant sous l'effort.
"Je suis venue à chaque fois autour de votre maison - vous
avez dit quelque chose ?"
"Pourquoi vous ne m'avez rien dit ?"
"Ce sont les ordres de Dumbledore. Je devais garder un oeil sur
toi mais ne rien te dire, tu étais trop jeune. Je suis désolée,
te t'avoir fait passer de si mauvais moments avec moi Harry, mais
les Dursleys n'auraient jamais accepté de te laisser venir s’ils
avaient su que cela te ferait plaisir.
Ce n'était pas facile tu sais... mais oh ! mon Dieu," dit elle
tragiquement, « quand Dumbledore va apprendre ça - comment
Mundungus pouvait être parti, il était supposé être où il
devait être à Minuit – Où est-il ? Comme vais-je bien pouvoir
raconter ça Dumbledore, ce qui c'est passé? Je ne peux pas apparaître
comme ça..."
"J’ai un hibou, vous pouvez me l'emprunter." grogna
Harry, se demandant si sa colonne vertébrale pourrait encore tenir
longtemps sous le poids de Dudley.
"Tu ne comprends pas Harry! Dumbledore a besoin d'agir aussi
vite que possible, le ministère a son propre chemin de détection
de l'utilisation frauduleuse de la magie. Ils savent déjà.
Comprends-tu bien ces mots. Ils savent déjà!"
"Mais pour éloigner les détraqueurs j'étais obligé
d'utiliser la magie - ils vont surtout être plus préoccupés par
le fait qu'il y eut des détraqueurs autour de Wisteria Walk, non?
"Oh mon chéri, j'espère que ça se passera comme ça, mais je
suis effrayée - MUNDUNGUS FLETCHER, JE VAIS TE TUER!"
Il y eut un bruyant 'CRACK' et une forte odeur d'alcool mélangé
avec du tabac se répandit un peu partout dans la rue. Un homme mal
rasé apparut en face d'eux. Il était mince, avait des jambes arquées,
des cheveux en désordre et des yeux cernés qui lui donnaient un
air triste. Il avait aussi un morceau de tissu argenté que Harry
reconnut tout de suite comme étant une cape d'invisibilité.
"S'lut, Figgy?" dit-il fixant Mme Figg, Harry et Dudley
chacun à leur tour.
"Qu'est ce qui est arrivé pour que tu restes à découvert,
comme ça?"
"Je vais t'en donner moi du 'restez à découvert'!" Hurla
Mme Figg. "Des détraqueurs ! Tu es inutile, tu tires au flanc
à la dérobée, tu n'es qu'un voleur!"
"Des détraqueurs ?" répéta Mundungus, hagard. "Des
détraqueurs... ici?"
"Oui, ici! Toi et ton équipe de chauves-souris volant
partout," sifflait Mme Figg, "vous n’êtes même pas
capables de voir que ce garçon se faisait attaquer par des détraqueurs!"
"Mince alors," dit Mundungus faiblement, "Mince alors,
je…"
"Et tu as acheté des chaudrons volés! Ne me dis pas que tu as
fait ça!"
"J'ai…bhen, j'ai…" essayait de dire Mundungus dont le
regard était profondément gêné, "C'était… c'était
vraiment très bon marché, une opportunité, regarde…"
Mme Figg leva son bras et donna un grand coup de sac à Mundungus.
Il tomba du sac des boites de pâté pour chat.
"Ouch-gerroff-gerroff, tu es folle vieille chauve souris!
Quelqu'un devra le dire à Dumbledore!"
"Oui - Ils - ont!" cria Mme Figg, en frappant Mundungus
partout ou elle pouvait l'atteindre avec son sac. "Et - le -
mieux - serait - que - toi - Toi - Tu ailles - lui - dire - pourquoi
- tu - n'étais - pas - là!"
"Garde ton sang froid et arrête ça!" dit Mundungus, ses
mains sur la tête pour se protéger, "J'irai, j'irai!"
Et dans un autre bruyant 'CRACK' il disparut.
"J'espère que Dumbledore le tuera!" dit Mme Figg furieuse.
"Maintenant viens Harry, qu'est-ce que tu attends ?"
Harry décida de ne pas perdre de temps à rester ici avec ce poids
sur son épaule qui l'épuisait. Il donna à Dudley (qui était à
moitié inconscient) un petit coup pour qu'il avance.
"Je te laisserai à la porte" dit Mme Figg lorsqu'ils
tournèrent dans Privet Drive. "Juste au cas où il y en aurait
d'autres autour de chez toi... Oh mon dieu, c'est une catastrophe...
tu t'es battu contre eux, toi-même... et Dumbledore nous avait dit
de t'empêcher de faire de la magie à tout prix...
"Euuu... » tenta de dire Harry, "Dumbledore... était au
courant... de tout ce que je faisais ?"
"Bien sûr qu'il était au courant," dit Mme Figg
impatiemment, "tu ne crois pas qu'après ce qui c'est passé
cet été, il t'aurait laissé sans surveillance! Bon dieu, mon garçon,
ils m'ont dit que tu étais intelligent. Bon... rentre chez toi et
reste là bas," dit-elle lorsqu'ils atteignirent le numéro 4.
"J'attends quelqu'un qui prendra contact avec toi d'ici
quelques temps."
"Qu'est-ce que vous allez faire?" demanda Harry rapidement.
"Je vais tout droit chez moi," dit Mme Figg regardant la
rue sombre autour d'elle puis, elle chuchota, "J'ai besoin
d'attendre d'autres instructions. Reste juste dans ta maison. Bonne
nuit."
"Attendez, ne partez pas encore! Je veux savoir-"
Mais Mme Figg était déjà parti au trot, son sac de nourriture
pour chat se balançant à côté d'elle.
"Attendez!" Lança Harry après elle. Il avait encore des
milliers de questions à lui poser, à elle qui était en contact
avec Dumbledore; mais quelques secondes plus tard, Mme Figg avait
disparu dans l'obscurité. Prêt à s'écrouler, Harry réajusta
Dudley sur son épaule et avança doucement. La lumière du hall était
allumée. Harry cacha sa baguette dans la poche de son jean, sonna
à la sonnette et regarda l'image de tante Pétunia devenir de plus
en plus grosse au fur et à mesure qu'elle avançait vers la glace
de la porte d'entrée.
"Dudleychou! Depuis combien de temps... Qu'est-ce qui c'est
passé... Dudleychou c'est grave?"
Harry regarda Dudley de côté et baissa sa tête juste à temps :
Dudley oscillait dangereusement depuis un moment, il avait le visage
vert pâle...alors il ouvrit sa bouche et vomit sur la paillasson.
"Duddy, Duddy, est-ce que c'est grave? Vernon? VERNON!"
L'oncle d'Harry vint à grand pas du salon, sa moustache complètement
en désordre sous l'appel strident de sa femme.
Il aida sa femme à soutenir le malade et à placer devant la tête
de Dudley une bassine.
"Il est malade, Vernon!"
"Qu’y a t'il mon fils? Qu'est-ce qui est arrivé? Est-ce que
Mme Polkiss t’a donné quelque chose de bizarre dans ton thé?"
"Pourquoi êtes vous tous les deux couverts de boue? Avez vous
été traînés sur le sol?"
"Attends - Avez vous été agressés, c'est ça mon fils?"
dit-elle d'une voix perçante.
"Appelle la police Vernon! Appelle la police! Duddy, s'est fait
agresser, appelle maintenant! Alors qu'est ce qui se passe, tu fais
quoi?"
Dans cette situation d'excitation, personne ne semblait avoir
remarqué Harry, ce qui était parfait pour lui. Il décida de
rentrer discrètement avant que l'oncle Vernon ferme la porte. A
l'intérieur il entendit le bruit que faisaient les Dursleys se déplaçant
vers la cuisine. Harry essayerait de monter progressivement et
silencieusement les escaliers afin que l'on ne l'entende pas.
"Qui a fait ça à mon fils? Donne nous un nom. Nous
l'attraperons, ne crains rien!"
"Shh Vernon! Il est en train d'essayer de nous dire quelque
chose. Qu'est ce que tu dis, Duddy? Appel maman!"
Les pieds de Harry étaient presque en haut de l'escalier quand
Dudley retrouva la voix.
"Lui"
Harry se figea et fit face au salon afin de pouvoir recevoir
l'explosion qui allait arriver.
"HARRY! VIENS ICI!"
Avec un sentiment de colère et d'effroi, Harry redescendit les
escaliers et se dirigea vers les Dursley.
La cuisine d'une propreté scrupuleuse brillait de manière irréelle
par rapport à l'obscurité qui faisait rage dehors.
Tante Pétunia était en train de placer Dudley sur une chaise; il
n’était maintenant plus vert ni froid à regarder. L'oncle Vernon
se tenait en face de l'évier, criant sur Harry à travers ses
petits yeux étroits.
"Qu'est ce que tu as fait à mon fils?" dit-il d'une voix
menaçante.
"Rien," dit Harry, sachant parfaitement bien que l'oncle
Vernon ne le croirait pas.
"Qu'as-tu fait à Duddy?" dit la tante Pétunia avec une
voix cassée, épongeant le front du malade.
"Est-ce – Est-ce que tu sais comment il a fait ça, chéri?
Est-ce qu'il a utilisé sa chose?"
Lentement, Dudley acquiesça de la tête.
"Je n'ai pas fais ça!" dit Harry nettement, "Je ne
lui ai rien fait, ce n'était pas moi, c'était-"
Mais à ce moment précis, un Hibou entra par la fenêtre de la
cuisine. Il évita de justesse le haut de la tête de l'oncle
Vernon, s'élança à travers la cuisine, déposa la large enveloppe
en parchemin qu'il était en train de porter aux pieds de Harry, fit
demi-tour, passa au-dessus du frigo et sortit par la même fenêtre
par où il était entré.
"Un Hibou!" Siffla l'oncle Vernon, dont on voyait les
veines battre sous l'effet de la fureur, en fermant brutalement la
fenêtre de la cuisine.
"Encore un Hibou! Il n'y aura plus un seul hibou qui entrera
dans cette maison, c’est compris Harry!"
Mais Harry avait déjà ouvert l'enveloppe et sortit la lettre
qu'elle contenait. Son cœur battait très fort et il sentait
surtout la pression qu'il exerçait au niveau de sa pomme d'Adam.
Cher Monsieur Potter,
Nous avons reçu l'information selon laquelle vous auriez créé un
très charmant
Patronus à minuit moins trente trois minutes dans une zone Moldue
inhabitée et en présence d'un Moldu.
Vous avez donc enfreint le décret sur l'utilisation normale de la
magie et vous êtes par conséquent renvoyé de l'école de
sorcellerie Poudlard comme prévu dans ce décret.
Un représentant du Ministère passera donc chez vous d’ici
quelques instants pour détruire votre baguette.
Comme vous avez déjà reçu une lettre d'avertissement, j'ai le
regret de vous annoncer que vous êtes convoqués devant la cours
disciplinaire du Ministère de la Magie. Vous devrez donc vous présenter
le 22 Août à 9h00 à ce même ministère.
Avec l'expression de mes sentiments distingués,
Votre sincère,
Mafalda Hopkirk,
Bureau de l'Usage Abusif de la Magie,
Ministère de la Magie.
Harry lisait la lettre en continu. Il était seulement à moitié
conscient que l'oncle Vernon et la tante Pétunia lui parlaient.
Dans sa tête, tout n’était que glace et brouillard. En fait,
quelque chose était entré dans sa conscience comme une fléchette
paralysante. Il était expulsé de Poudlard… Tout était fini. Il
ne pourrait jamais revenir en arrière. Il releva la tête vers les
Dursley. L'oncle Vernon avait la figure rouge de colère, une colère
qui d’ailleurs ne cessait d'augmenter; Tante Pétunia entourait
Dudley de ses bras.
La stupéfaction passagèe de Harry le réveilla quelque peu. 'Un
représentant du Ministère passera donc chez vous rapidement pour détruire
votre baguette'. Il n'y avait qu'une seule chose qu'il pouvait faire
contre ça : courir. Où irait-il ? Il ne le savait pas mais il était
sûr d’une chose : que ce soit à Poudlard ou ailleurs, il avait
besoin de sa baguette. Dans un état second, il sortit sa baguette
et partit de la cuisine.
"Où penses-tu aller comme ça?" Hurla l'oncle Vernon.
Comme Harry ne répondit pas, il se jeta à l'extérieur de la
cuisine et bloqua la porte d'entrée pour empêcher Harry de sortir.
"Je n'en ai pas fini avec toi, jeune homme!"
"Sors de mon chemin!" dit Harry tranquillement.
"Tu vas rester ici et expliquer comment mon fils -"
"Si tu ne sors pas de mon chemin tout de suite, je te jette un
mauvais sort." dit Harry levant sa baguette.
"Tu ne peux rien me faire!" lança l'oncle Vernon, "Je
sais que tu n'es pas autorisé à faire ça en dehors de ce que tu
appelles une école!"
"Cette école m’a renvoyé," dit Harry, "aussi, je
peux faire tout ce que je veux. Tu as trois secondes. Un - Deux
-"
Un 'CRAC' résonant sortit de la cuisine. Tante Pétunia cria, Oncle
Vernon hurla et sortit de l'encoignure de la porte. Pour la seconde
fois de la soirée Harry chercha la source d’un bruit dont il n’était
pas responsable : un gros et vieux hibou venait de s’écraser sur
la fenêtre de la cuisine.
"UN HIBOU !"
Ignorant le cri que poussa L'oncle Vernon, Harry traversa la pièce
et courut pour ouvrir la fenêtre. Le hibou se posa sur la table de
la cuisine et laissa tomber un tout petit parchemin. Puis il
repartit sitôt qu’ Harry eu pris le message. Harry regarda le
message. Ce dernier par contre était écrit à l'encre noire
d’une écriture assez hésitante.
Harry-
Dumbledore vient juste d'arriver au Ministère de la magie et il
essaye de te sortir de tout ça.
SURTOUT NE PARS PAS DE CHEZ TON ONCLE ET TA TANTE. NE FAIS PLUS DE
MAGIE. NE RESSORS PAS TA BAGUETTE.
Arthur Weasley
Dumbledore était en train de le sortir de tout ça... Qu'est ce que
ça signifiait?
Quel pouvoir assez puissant avait Dumbledore pour pouvoir faire
changer d'avis
le ministère de la magie. Y avait-il une chance pour qu’il soit réintégré
à Poudlard, alors ?
Une petite lueur d'espoir s’alluma dans l'esprit de Harry, avant
quelle soit vite étranglée par la panique - Comment était-il
supposé refuser de rendre sa baguette s’il ne pouvait pas
utiliser de magie? Il ne devrait tout de même pas devoir faire un
duel avec le représentant de la magie? Et s’il le faisait, quelle
chance avait-il de s'échapper d’Azkaban?
Son esprit pensait à toute vitesse... il pouvait courir ce risque
et se faire capturer par le ministère, où rester et attendre qu'on
le trouve.
Il était beaucoup plus tenté par la première solution, mais il
savait que M. Weasley ne lui aurait pas dit de faire cela s’il n'y
avait pas une bonne raison... et après tout, Dumbledore s'était déjà
sortit de pires difficultés.
"Bien", dit Harry, "J'ai changé d'idée, je reste."
Il s'assit sur la table de la cuisine et fit face à Dudley et à
Tante Pétunia. Les Dursley semblaient abasourdis par ce brusque
changement d'avis.
Tante Pétunia lança un coup d’œil désespéré à l'oncle
Vernon. Les veines de son coup battaient plus que jamais.
"A qui appartiennent ces hiboux?" grommela-t-il.
"Le premier du ministère de la magie pour me dire que j'étais
expulsé," dit calmement Harry. Il ouvrait grand ses oreilles
afin de pouvoir entendre si un représentant arrivait, mais il
n’entendit personne donc Harry pouvait terminer tranquillement
l'explication qu'il donnait à l'oncle Vernon.
"Le second vient du père d'un de mes amis qui travaille au
ministère."
"Ministère de la magie?" souffla l'oncle Vernon. "Il
y a des personnes comme toi au gouvernement? Oh, ça explique plein
de choses, vraiment plein de choses."
Comme Harry ne répondait pas, l'oncle Vernon le regarda et lui
demanda.
"Et pourquoi as-tu été expulsé?"
"Parce que j'ai fait de la magie."
"AHA!" rugit l'oncle Vernon en posant son poing sur le
haut du frigo, ce qui l'ouvrit et fit tomber plusieurs snacks de
Dudley par terre.
"Alors tu avoues! Qu'est ce que tu as fait à Dudley?"
"Rien" dit Harry sans perdre son calme. "Ce n'est pas
moi-"
"Quoi?" marmonna l'oncle Vernon. Mais avant que Harry ait
pu répondre, L'oncle Vernon et la Tante Pétunia firent des gestes
à Harry pour lui signifier de s'arrêter là. Puis les deux se
tournèrent vers Dudley.
"Va-y, mon fils," dit l'oncle Vernon, "Qu'est ce
qu’il a fait?"
"Dis-nous mon amour," chuchota la tante Pétunia.
"Il a pointé sa baguette sur moi" marmonna Dudley.
"Oui, je l'ai fait mais je ne l'ai pas utilisée" commença
Harry mécontent.
MAIS TAIS TOI!" Crièrent l'oncle Vernon et la Tante Pétunia
à L'unisson.
"Va-y, mon fils," répéta l'oncle Vernon, dont la
moustache soufflait de fureur.
"Tout est devenu noir," dit Dudley d'une voix enrouée.
"Tout était noir. Et alors j'ai entendu... des choses. A l'intérieur
même de ma tête."
L'oncle Vernon et la tante Pétunia échangèrent un regard de complète
horreur. Si la plus petite chose dans le monde était magique, alors
les gens qui entendaient ces voix touchaient définitivement le
fond.
Ils prirent peur tout de suite en pensant à Dudley qui avait peur
d’avoir perdu l’esprit.
"Quelle sorte de choses as-tu entendu, Dudleychou?"
souffla tante Pétunia, dont la figure était très blanche et dont
les yeux étaient remplis de terreur.
Mais Dudley semblait incapable de le dire. Il eut un nouveau frémissement
et sa large tête blonde retomba. En dépit de l'engourdissement et
de l'effroi qui s'était installé en Harry depuis l'arrivée du
premier Hibou, Il sentit un certaine curiosité. Les détraqueurs
rappelaient à la personne les pires moments de sa vie.
Qu'est-ce que Dudley pouvait-il bien avoir entendu ?
"Comment vous en êtes vous sorti, mon fils?" dit l'oncle
Vernon d’une voix tranquille qui n'était pas naturelle, le genre
de voix que l'on adopte à côté d'une personne malade;
"J'ai t-trébuché" dit Dudley d'une voix tremblante,
"Et alors-", Il fit un geste vers sa massive poitrine.
Harry comprit. Dudley se rappelait du froid humide qui les avait
entouré et qui leur prenait tout leur espoir et toute leur joie.
"Horrible," coassa Dudley. "Le froid, le vrai froid."
"Oui ?" dit l'oncle Vernon, dans une voix qu'il se forçait
à garder calme. La tante Pétunia posa une main anxieuse sur le
front de Dudley pour sentir sa température.
"Qu'est ce qui est arrivé après, Dudley?" "La
sensation... la sensation... comme si... comme si..."
"Comme si tu ne pourrais plus jamais avoir de joie,"
l'aida Harry en soupirant d'impatience.
"Oui", murmura Dudley, encore tremblant. "Quoi!"
dit l'oncle Vernon avec une voix qui ressemblait à sa vraie voix.
"Tu as mis des voix dans la tête de mon fils pour lui faire
croire qu'il était, qu'il était voué à la misère, ou quelque
chose comme ça?"
"Combien de fois il va falloir que je te le dise?" dit
Harry. "Ce n'était pas moi! C'était un couple de détraqueur!"
"Un couple de - qu'est ce que c'était déjà, étrangleur?"
"Dé-tra-queur," dit Harry lentement et clairement. "Deux
d'entre eux".
"Ils gardent la prison d’Azkaban," dit la tante Pétunia.
Deux secondes de silence suivirent ces mots avant que la tante Pétunia
ne se cache sa bouche avec ses mains comme si elle avait dit un mot
interdit. L'oncle Vernon la regarda avec des yeux ronds. Le cerveau
de Harry s'embrouilla. Mme Figg c'était une chose mais Tante Pétunia?
"Comment sais-tu cela?" lui demanda t'il stupéfié.
Tante Pétunia était tout à fait horrifiée de ce quelle venait de
faire. Elle lança à l'oncle Vernon un regard terrifié, puis elle
enleva ses mains de devant sa bouche ce qui révéla ses dents de
devant.
"Je l'ai entendu, ce garçon affreux m’a parlé de ça - il y
a quelques années," dit elle avec des secousses dans la voix.
"Tu veux parler de mon père et de ma mère, pourquoi tu
n'utilise pas les vrais noms?" dit Harry brutalement, mais
tante Pétunia l'ignora. Elle semblait horriblement troublée.
Harry était étonné. A l’exception de la fois, il y a quelques
années, où elle avait hurlé que sa mère n'était qu'une anomalie,
il ne l'avait jamais entendue parler de sa sœur. Il était étourdi
par le fait qu’elle puisse se souvenir d'informations du monde
magique depuis si longtemps alors qu’elle passait son temps à se
persuader qu'il n'existait pas.
L'oncle Vernon ouvrit sa bouche, puis la referma de nouveau,
l'ouvrit une fois de plus, la ferma, faisant penser à un
quelqu’un qui ne saurait plus parler. Il l'ouvrit finalement et
coassa.
"Aussi-Aussi-ils-ils-ils-ils existent réellement!" Tante
Pétunia inclina la tête positivement.
L'oncle Vernon déplaça son regard de la tante Pétunia à Dudley
en passant par Harry comme s’il espérait que quelqu'un lança
"Poisson d'avril!", ce que personne ne fit. Il ouvrit la
bouche et essaya de dire quelque chose mais sa gorge était
tellement serrée que rien ne sortit de sa bouche. Un troisième
hibou surgit tout d’un coup dans la cuisine et se posa sur la
table; ce qui provoqua d'ailleurs un sursaut de frayeur chez les
trois Dursley.
Harry prit cette troisième lettre avec la main droite Il déchira
l’enveloppe et une lettre officielle apparut alors que le hibou
disparaissait dans la nuit.
"Assez - de - Hiboux" marmonna l'oncle Vernon en fermant
violemment la fenêtre de la cuisine.
Cher M. Potter,
Suite à la lettre d'il y a approximativement 32 minutes, le Ministère
de la magie a révisé sa décision de détruire votre baguette.
Vous pourrez donc conserver votre baguette jusqu'au 22 Août où
vous serez écouté par la cour disciplinaire sur ce sujet et où
une décision sera prise.
Suite à la discussion avec directeur de l'école de Poudlard, le
Ministre de la Magie est d'accord pour que votre expulsion soit
aussi décidée à cette date.
Vous devrez tout de même considérer que vous êtes suspendus de l'école
jusqu'à nouvel ordre.
Avec l'expression de mes sentiments distingués,
Votre sincère,
Mafalda Hopkirk,
Bureau de l'usage abusif de la magie,
'Ministère de la Magie.
Harry lu cette lettre trois fois d'affilée. Il n'était donc pas définitivement
expulsé. Mais il faudrait maintenant voir pour le 22 août.
"Alors?" dit l'oncle Vernon, rappelant Harry à la réalité.
"Qu'est ce qu'il y a maintenant? Est-ce qu'ils te condamnent?
Vas-tu avoir droit à la peine de mort?", ajouta t'il avec
espoir.
"Je vais être entendu." dit Harry.
"Et ils te condamneront là bas?"
"Je suppose que oui."
"Ne me donne pas de faux espoirs, alors." dit l'oncle
Vernon méchamment.
"Bon ben, si c'est tout," dit Harry commençant à partir.
Il était désespérément seul, il pensait qu'il allait peut être
envoyer un message à Ron, à Hermione ou à Sirius.
"NON, TOUT N'EST PAS ENCORE CLAIR!" hurla l'oncle Vernon.
"REVIENS T'ASSEOIR!"
"Qu'est ce qu'il y a?" dit Harry avec impatience.
"DUDLEY!" rugit l'oncle Vernon. "Je veux savoir
exactement ce qui est arrivé à mon fils!"
"BIEN!" hurla Harry, et dans sa colère, des étincelles
or et rouge sortirent de sa baguette qu'il n'avait pas encore lâché.
Les trois Dursley étaient terrifiés.
"Dudley et moi étions dans l'allée entre Magnolia Crescent et
Wisteria Walk," dit Harry rapidement, perdant le contrôle de
ses nerfs.
"Dudley m’avait énervé, j’ai sorti ma baguette mais ne je
ne l'ai pas utilisée. Alors deux détraqueurs sont arrivé -"
"Mais qu'est ce que c'est qu’un détraqueur?" demanda
l'oncle Vernon furieux, "Qu'est ce qu'ils font?"
"Je t'ai dit qu'ils aspiraient la joie et l'espoir qu'il y
avait en toi," dit Harry, "et s’ils en ont la chance, il
t'embrassent -"
"Ils t'embrassent?" dit l'oncle Vernon, ses yeux bougeant
rapidement. "Ils t'embrassent?"
"Ca s'appelle comme ça quand ils aspirent ton âme avec leur
bouche," Tante Pétunia poussa un petit cri aigu.
"Ton âme? Ils ne peuvent la prendre - ça ne s'enlève pas
comme ça -" observa Dudley comme pour essayer de percevoir
s’il en avait encore une.
"Bien sûr qu'ils ne peuvent pas la prendre, mais tu saurais ce
que c'est si tu étais trouvé à côté d'eux." dit Harry
exaspéré.
"Frappe-les, n'est ce pas mon fils?" dit l'oncle Vernon
fortement, avec l'apparence d'un homme qui voulait revenir sur un
terrain qu'il comprenait. "Met leur une droite, n'est-ce
pas?"
"Tu ne peux pas frapper un détraqueur" dit Harry à
travers ses dents serrées.
"Comment en êtes vous sortis vivants alors?" lança
l'oncle Vernon. "Pourquoi ils ne vous ont pas embrassés?"
"Parce que j'ai utilisé un patronus -"
WHOOSH. Avec la vitesse du vent et la légèreté de la poussière,
un quatrième hibou vint d'écraser dans la vitre de la cuisine.
"Bon dieu!" rugit l'oncle Vernon qui s'arrachait les poils
de la moustache sous la colère-ce qui n'était pas arrivé depuis
longtemps.
"JE NE VEUX PAS DE HIBOU ICI, JE NE LES TOLERE PAS, JE L'AI DIT!"
Mais Harry avait déjà récupéré l'enveloppe en parchemin de la
patte du Hibou. Il était convaincu que cette lettre venait de
Dumbledore, expliquant tout -Le détraqueur, Mme Figg, Qu'est ce que
le Ministre voulait,... - Ce fut la première fois que Harry fut mécontent
de recevoir une lettre de Sirius. Ignorant L'oncle Vernon, il commença
à lire le message.
Arthur nous a juste dit ce qui était arrivé. Ne ressort pas de
chez toi quoi qu’il arrive.
Harry trouva que cette réponse était assez hors de propos par
rapport à tout ce qui était arrivé cette nuit et il déroula
complètement le parchemin pour chercher le reste de la lettre, mais
il n'y avait rien d'autre.
Il sentit de nouveau sa colère revenir. Etait ce si difficile de
dire 'tu as bien fait' de t’être battu contre les 2 détraqueurs
tout seul?
M. Weasley et Sirius étaient tous les deux, en train de penser
qu'il s'était mal conduit, et ils devaient se demander quel dommage
il avait encore fait.
"...un coup de bec, je veux dire, une bande de hiboux rentrant
et sortant chez moi comme dans un moulin. Je refuse ça, jeune homme,
je refuse -"
"Je ne peux empêcher les hiboux de rentrer," lança
Harry, en ajustant le lettre de Sirius.
"Je veux la vérité à propos de ce qui est arrivé cette nuit!"
aboya l'oncle Vernon. "Si ce sont des détraqueurs qui ont
blessé Dudley, comment cela se fait-il que tu aies été renvoyé?
C'est toi qui nous la dit, tu l’as avoué!"
Harry prit une profonde bouffée d'air. Sa tête avait recommencé
à lui faire mal. Il voulait plus que tout sortir de cette cuisine,
et partir loin des Dursley.
"J’ai fais un Patronus pour écarter les détraqueurs,"
Dit-il, se forçant à rester calme. "C'est la seule chose que
l'on peut faire contre eux."
"Mais qu'est ce que faisaient des détraqueurs dans Little
Whyning? dit l'oncle Vernon avec un ton outragé.
"Je ne peux pas te le dire," dit Harry avec lassitude.
"Je n'en ai aucune idée."
"C'est toi", dit finalement l'oncle Vernon avec force.
"Il s’est passé quelque chose avec toi, jeune homme, je sais
ça. Pourquoi sinon seraient-ils venus ici? Pourquoi sinon
seraient-ils descendus dans l’allée? Tu est le seul - le seul"
Evidement, il ne pouvait pas apporter le mot 'magique'. "Le
seul qui sait ce qui s’est réellement passé."
"Je ne sais pas pourquoi ils étaient là."
Mais les explications avec l'oncle Vernon avaient fatigué Harry qui
était épuisé. Pourquoi les Détraqueurs étaient ils venus dans
Little Whyning? Comment est-il possible que Harry et eux se
retrouvent dans la même allée? Ont-ils été envoyés? Est-ce que
le ministère de la magie a perdu leur contrôle? Ont ils désertés
Azkaban et rejoint Voldemort, comme l'avait prédit Dumbledore?
"Ces hommes sans membres, ils gardent une prison bizarre,
non?" demanda l'oncle Vernon, en interrompant le train de pensée
de Harry.
"Oui." dit Harry.
Si seulement sa tête pouvait arrêter de lui faire mal. Si
seulement il pouvait juste quitter la cuisine et aller dans le noir
de sa chambre et penser...
"Oh! Ils sont venus t'arrêter!" dit l'oncle Vernon avec
l'air triomphant de quelqu'un qui cherche une solution inaccessible.
"C'est ça jeune homme? Tu as enfreint la loi!"
"Bien sûr que non, je n'ai pas enfreint la loi!" dit
Harry en balançant sa tête lentement.
"Alors pourquoi?"
"Ils doivent avoir été envoyés," dit Harry
tranquillement, plus pour lui que pour l'oncle vernon.
"Qu'est-ce que c'est que ça? Ils ont été envoyés, et par
qui?"
"Par Lord Voldemort," dit Harry
Il remarqua qu'étrangement, l'oncle Vernon pouvait écouter le nom
magique le plus redouté de tous les temps et ne rien dire alors que
pour le mot 'magicien' il avait droit à une sérieuse discussion.
"Lord - Attend" dit l'oncle Vernon. "J'ai déjà
entendu ce nom quelque part... mais je ne me souviens pas où."
"Le jour du meurtre de mes parents peut être?" dit Harry
avec engourdissement.
"C'est ça," dit l'oncle Vernon impatiemment: sans le
meurtre de ses parents, on aurait pu vivre en paix.
"Le géant a dit aussi qu’il était parti."
"Il est revenu," dit profondément Harry.
Il avait une sensation vraiment étrange, d'être là dans la
cuisine toute propre de la Tante Pétunia, à côté d’un frigo
plus grand que la télévision présente, parlant calmement de Lord
Voldemort à son oncle Vernon. L'arrivée des détraqueurs dans
Little Whyning semblait avoir fait une fissure dans le mur qui séparait
le monde non magique de Privet Drive du monde qui se trouvait de
l'autre côté. Tout lui paraissait bizarre. Les Dursley lui
demandaient des détails sur le monde de la magie, et Mme Figg
connaissait Albus Dumbledore; Les détraqueurs s'étaient élancés
en flèche autour de Little Whyning, et il ne pourrait jamais
retourner à Poudlard.
La tête de Harry lui faisait de plus en plus mal.
"Revenu ?" murmura la tante Pétunia.
Elle regardait Harry comme elle ne l'avait jamais regardé
auparavant. Et tout d'un coup, pour un temps très cours de sa vie,
Harry appréciait pleinement que la tante Pétunia fût la sœur de
sa mère. Il ne comprenait pas pourquoi ça le frappait aussi
puissamment en ce moment.
Tout ce qu'il savait c'était qu'il n'était pas la seule personne
dans la pièce qui avait un soupçon sur ce que le retour de Lord
Voldemort pourrait signifier.
Tante Pétunia ne l'avait jamais regardé comme ça avant. Très écartés,
ses yeux pâles (si différents de ceux de sa sœur) n'étaient pas
étroits comme lorsqu'elle était en désaccord ou en colère, ils
étaient larges et remplis de crainte. La fureur prétendue que la
tante Pétunia avait maintenue durant toute la vie de Harry à
l'encontre du monde magique auquel il appartenait semblait s'être
envolée loin d'ici.
"Oui," dit Harry, parlant maintenant directement à La
Tante Pétunia. "Il est revenu il y a un mois. Je l'ai
vu."
Ses mains trouvèrent celles de Dudley, et elle les serra
inconsciemment.
"Attends," dit l'oncle Vernon, il allait de sa femme à
Harry et revenait en essayant de comprendre le lien qui semblait s'être
établi entre eux. "Attends. Ce Lord Voldemort est revenu, tu
dis?"
"Oui"
"Celui qui a tué tes parents"
"Oui"
"Et maintenant il envoie des détraqueurs après toi?"
"C'est à peu près ça," dit Harry.
"Je vois," dit l'oncle Vernon cherchant dans le visage
blanchâtre de sa femme puis dans celui de Harry ce qu'il pensait
pouvoir l'aider à comprendre.
"Bien, je commence à comprendre," dit il gonflant son
petit front, "Tu peux sortir de cette maison, jeune homme!"
"Quoi?" dit Harry
"Tu m’as très bien entendu - dehors!", hurla l'oncle
Vernon, ce qui fit sursauter la Tante Pétunia et Dudley à chaque
fois. "DEHORS! DEHORS! Il y a tant d'années que j'aurais dû
faire ça! Des hiboux traversant ma maison, des gâteaux explosant,...
- DEHORS! DEHORS! Tu dois partir! Ton histoire! Tu ne resteras pas
ici s’il y a des cinglés qui te courent après, et qui mettent en
danger ma femme et mon fils! Tu n'as fait qu'apporter des ennuis!
Surtout si tu suis le chemin des tes parents! Tu dois partir! DEHORS!
Harry resta comme enraciné au sol. Les lettres du Ministère, de M.
Weasley, de Sirius étaient froissées dans sa main gauche. 'Ne
ressort pas de chez toi quoiqu’il arrive.’,'NE PARS PAS DE CHEZ
TON ONCLE ET TA TANTE.'
"Tu m'entends!" dit l'oncle Vernon, se pliant vers lui,
son visage massif et rouge proche de celui de Harry qui sentait
maintenant des postillons arriver sur son visage.
"Sors d'ici! Tu n'avais que cette idée en tête il y a une
demi-heure! Je t'ai juste retardé! Sors dans la nuit sombre par
cette porte! Pourquoi t'avons-nous gardé chez nous, je l'ignore,
Marge avait raison, j'aurais dû te mettre dans un orphelinat depuis
le début! Nous avons tous été trop bons avec toi, quand je pense
que nous pouvions t'expulser, quand je pense que tout pouvait
redevenir normal, mais tu nous as pourri la vie depuis le début et
j'en ai assez - un Hibou!"
Le cinquième hibou descendit par cheminée si vite qu'il du
attendre quelques secondes avant de pouvoir s’envoler à nouveau
avec un cri bruyant. Harry leva sa main pour prendre la lettre mais
le hibou passa au-dessus de lui sans faire attention à Harry et il
se dirigea vers la tante Pétunia, qui laissa sortir un cri aigu et
fit un pas de côté pour s'écarter, sa main cachant son visage. Le
hibou laissa tomber une lettre rouge sur sa tête, fit demi-tour et
repartit par la cheminée. Harry alla vers eux pour prendre la
lettre mais tante Pétunia le repoussa.
"Tu peux l'ouvrir si tu veux!" dit Harry, "Mais
attention, c'est une beuglante."
"Laisse ça, Pétunia!" rugit l'oncle Vernon. "Ni
touche pas, ça pourrait être dangereux!"
"Elle m'est adressée." dit Pétunia avec une voix
tremblante. "Regarde Vernon, c'est une lettre pour moi! Mme
Dursley, la cuisine, numéro 4, Privet Drive -"
"Elle prit un air horrifié." L'enveloppe rouge avait
commencé à fumer.
"Ouvre-la!" lui recommanda Harry. "Si tu ne l'ouvres
pas maintenant, elle va s'ouvrir toute seule et se sera pire!"
"Non"
La main de tante Pétunia tremblait. Elle regarda la cuisine de long
en large pour essayer de trouver une issue de secours, mais il était
trop tard. La lettre commencait déjà à brûler. Tante Pétunia
poussa un cri perçant.
Une voix puissante s'éleva dans la cuisine, résonnant avec écho
dans la pièce; elle venait de la lettre enflammée.
"Rappelle toi du passé, Pétunia!"
Tante Pétunia faiblit. Elle se posa sur la chaise à côté de
Dudley, ses mains sur son visage. Le reste de l'enveloppe finit de
brûler en silence.
"Qu'est-ce qu'il y a?" dit l'oncle Vernon d'une voix enrouée.
"Qu'est - Je ne - Pétunia?"
La tante Pétunia ne dit rien. Dudley la regardait stupidement sa
bouche grande ouverte. Le silence prit une tournure horrible. Harry
était en train de regarder sa tante, profondément troublé, sa tête
posait sur ses mains, le brûlait.
"Pétunia, mon amour?" dit l'oncle Vernon timidement.
"P-Pétunia?"
Elle releva la tête encore tremblante.
"Le garçon - le garçon doit rester, Vernon," dit-elle
faiblement.
"Q-Quoi?"
"Il reste ici," dit-elle sans regarder Harry. Puis elle
regarda ses pieds de nouveau.
"Il... mais Pétunia..."
"S’il sort dehors, les voisins en parleront," dit-elle
après avoir repris son air vif mais le visage toujours très pâle.
"Ils nous poseraient des questions, ils voudront savoir où il
est allé. Nous devons le garder ici."
Le visage de l'oncle Vernon était défait.
"Mais Pétunia, ma chérie -"
La tante Pétunia l'ignora. Elle se tourna vers Harry.
"Tu resteras dans ta chambre," dit-elle. "Tu ne
sortiras pas de cette maison. Maintenant va dans ton lit."
Harry ne bougea pas.
"Qui a envoyé cette lettre?"
"Ne pose pas de question," dit la tante Pétunia
subitement.
"As-tu un lien avec les sorciers?"
"Je t'ai dit d'aller dans ton lit!"
"Qu'est-ce que ça signifie, rappelle toi du passé?"
"Va au lit"
"Comment est-"
"TU AS ENTENDU TA TANTE, MAINTENANT VA DANS TON LIT!"